Editeur : AutoéditionNombre de pages : 468
Résumé : Le Conflit spatial fait rage entre les colonies orbitales de SENHU et les gouvernements de la Terre. Il bouleverse très vite le quotidien de cinq étudiants du sud de la France. Rapidement confrontés à la cruauté de la guerre et à ses ravages, ils n’ont qu’un désir : survivre. C’est justement au milieu de ce chaos, séparés de leurs familles, que Rivano et ses amis découvriront leur force. Quel est donc ce complexe militaire souterrain perdu au cœur d’une colline cachée sous la garrigue ? Quel secret renferme-t-il ? Et quelle sont ces étranges facultés qui animent ces jeunes gens ?
Un grand merci à Romain Vivies pour l’envoi de ce volume (et la petite dédicace) et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.
150ème chronique du blog !
- Un petit extrait -
« Ce sera donc kodarashi. Ce nom n’est pas encore approuvé par la totalité du corps scientifique, mais cela viendra. Je trouve cela bien cruel de différencier ainsi une personne de ses contemporains. Pourtant, l’homme sage à l’origine de ce terme ne l’a pas choisi par hasard. Ces êtres présentent effectivement une différence majeure avec leur prédécesseur, l'Homo sapiens. Ils semblent dotés d'une empathie plus profonde et véritable, comme un sens supplémentaire. Les rares que j'ai la chance de connaitre ont vraiment à cœur d'œuvrer pour l'évolution de l'espèce. Ils seront sans aucun doute les porte-étendards de la nouvelle génération. Celle qui mènera l’humanité entière sur le chemin de la raison. Journal d’A. Tievsky du 2 janvier 2060 »
- Mon avis sur le livre -
C’est une grande première pour moi : depuis le début de l’année 2018, j’ai lu plus de romans de science-fiction que de fantasy ! Cette constatation m’a conduit à réfléchir aux rapports que j’entretiens avec ces deux genres chers à mon cœur, et j’ai ainsi remarqué que la différence était finalement assez simple : jusqu’à présent, j’aimais surtout la science-fiction en films - alors que j’ai toujours associé la fantasy avec de bons gros pavés littéraires à dévorer emmitouflée dans un plaid avec le chat sur les genoux. J’ai ainsi cherché à comprendre pourquoi je préférais les films de science-fiction aux livres … Et la réponse ne m’est apparue clairement qu’en regardant quelques épisodes de The Clone Wars hier soir : c’est une question de représentation. Là où les films nous proposent un visuel bien déterminé des différents éléments propres à l’univers futuriste (armes spécifiques, vaisseaux spatiaux …), les livres nous obligent à forger notre propre représentation de ces-dits éléments … et la chose n’est pas toujours facile, même si les auteurs font tout leur possible dans leurs descriptions pour permettre à l’imagination du lecteur de reconstituer l’image correctement. Fort malheureusement pour moi, avec Gaheris Riders, j’ai justement rencontré quelques difficultés à me représenter ce que l’auteur cherchait à me transmettre …
2096. L’espace est désormais colonisé, et le clivage entre habitants de la Terre et habitants du ciel se fait toujours plus important. Le Conflit Spatial gagne en ampleur, tandis que les technologies évoluent plus ou moins rapidement dans les deux camps … Lorsque la France est envahie par l’armée des colonies orbitales, Rivano et ses amis se retrouvent propulsés au cœur de cette guerre dévastatrice. Pour survivre, pour mettre fin à ce conflit, le petit groupe d’étudiant s’introduit dans un complexe militaire souterrain … et l’émergence d’aptitudes inexplicables et exceptionnelles va leur permettre d’intégrer les Forces Aériennes Fédérales. Mais il semblerait bien que ces dons fassent l’objet de convoitise …
Commençons par les points positifs, car il y en a, et pas des moindres ! Je pense que le premier adjectif à utiliser pour décrire ce roman, c’est « riche ». Je ne sais pas combien de temps l’auteur a passé sur la « pré-production » de ce livre, combien de mois ou d’années lui ont été nécessaires pour mettre en place cet univers immensément complexe et cohérent, mais on sent vraiment qu’il y a eu un réel travail de construction avant la rédaction de l’histoire à proprement parler. Le contexte ne tombe pas du ciel : il y a un réel passé, cohérent et documenté, à l’époque où se déroule l’histoire. Les personnages, eux aussi, ont un passif : les liens qui les unissent sont forts grâce à un passé commun (je pense pouvoir affirmer que l’auteur serait en mesure de nous raconter avec précision le jour de leur rencontre, les temps forts qui ont cimentés leur amitié …), leurs personnalités est le fruit de leur passé (ce qui rend leurs réactions cohérentes avec leur caractère) … Un vrai régal que de découvrir un univers et des protagonistes aussi bien construits !
De plus, et c’est là à mes yeux l’élément le plus intéressant, on sent que l’auteur sait où il va, qu’il maitrise bien les rouages de son intrigue : du début à la fin de ce gros roman, j’ai eu le sentiment d’être une marionnette que l’on menait par le bout du nez. L’auteur nous laisse entrapercevoir quelques bribes de conversation, quelques petits indices semés ci et là pour faire naitre soupçons et hypothèses, mais il nous en dit suffisamment peu pour que l’on soit incapable de déterminer avec précision quel est ce « quelque chose de bien plus grand » qui se trame dans l’obscurité. C’est un peu frustrant, de savoir qu’un danger (ou non, finalement, on ne sait pas) plane au-dessus des personnages (auxquels on s’attache tellement vite, car ils restent tellement humains et fragiles malgré leurs immenses capacités qui pourraient lasser dans d’autres circonstances), mais de ne pas parvenir à deviner quoi. Mais d’un autre côté, c’est fichtrement intriguant, fichtrement captivant, on a terriblement envie d’avoir la suite afin d’en savoir enfin plus sur ces mystères. Je m’attends ainsi à de grandes surprises dans les tomes suivants, à de grandes révélations, à de grands rebondissements. Bref, j’ai hâte de voir où l’auteur va nous conduire !
J’ai cependant deux petites choses à reprocher à ce premier tome. Tout d’abord, et cela est le revers de médaille des univers riches et complexes : je me suis souvent sentie perdue. Les prénoms des personnages s’embrouillaient dans ma tête, et plus encore leur allégeance : lesquels étaient terriens, lesquels habitaient l’espace ? lesquels étaient des soldats, des ingénieurs, des espions, des citoyens lambdas ? quels sont les liens entre eux ? Bref, il y a énormément de personnages, appartenant donc à différents clans, et j’ai eu toutes les peines du monde, pendant au moins la première moitié du roman, à m’y retrouver. C’est bien dommage, car cela m’empêchait de profiter pleinement de cette intrigue visiblement riche en subtilités et en mystères à élucider. De la même façon, impossible pour moi de retenir quel modèle de méchanoïdes (des sortes d’immenses machines humanoïdes pilotées par un soldat placé à l’intérieur du robot) était terrien, lequel ne l’était pas … Je ne savais plus qui était qui pendant les combats, et du coup, bah je n’y comprenais rien, d’autant plus que j’avais énormément de mal à me représenter à quoi ces méchanoïdes et leurs armes ressemblaient. Et comme il y a énormément de scènes de bataille, je ne comprenais pas grand-chose la plupart du temps, et j’attendais juste de savoir qui était mort, qui était blessé, et qui avait gagné. Comme je le disais un peu plus haut, c’est le principal problème que peuvent rencontrer les auteurs à l’imagination très fertile : intégrer tellement d’éléments « nouveaux » que le lecteur ne parvient pas à suivre la cadence, et se sente complétement largué …
Cependant, et je conclurais ainsi, ces quelques détails ne m’ont vraiment pas empêché d’énormément apprécier ce premier tome, qui promet de très belles choses pour l’avenir. Après cette fin absolument atroce et dramatique (quelle cruauté que de laisser le lecteur sur une telle scène !), je me demande bien ce qui nous attend dans le second volume … Surement toujours plus d’action, d’émotion, de coups de théâtre et de secrets … et j’espère toujours cette jolie plume pleine de style qui mêle allégrement narration, descriptions, explications et dialogues tout en soutenant admirablement le rythme effréné du récit. En clair, vous l’aurez compris, je recommande chaleureusement ce premier roman, même si je vous conseille d’être bien réveillé et de bien vous accrocher pour ne pas finir complétement perdus. Il y a un potentiel de dingue pour la suite des événements, et clairement, c’est un récit terriblement addictif qu’on ne peut pas s’empêcher de tourner les pages sans jamais s’arrêter, le cœur battant, se demandant comment va se conclure le prochain chapitre ...