La forme de l’eau

La forme de l’eau

Sortie : 21 février 2018

Réalisation : Guillermo del Toro

Avec Sally Hawkins et Michael Shannon

Fantastique, Drame, Romance

Ma note : 15/20

Guillermo del Toro est un réalisateur que je connais encore assez peu. En octobre 2015, j’avais plutôt apprécié Crimson Peak (que j’étais allée voir au cinéma). J’ai donc eu envie de réitérer l’expérience, et je dois dire que la bande annonce de La forme de l’eau m’intriguait au plus haut point. Je n’ai pas été déçue, même si je n’ai pas ressenti le coup de cœur tant espéré. Le réalisateur signe ici un film très étrange, au charme envoûtant.

La forme de l’eau

Début des années 60. Solitaire dans l’âme, Elisa (Sally Hawkins) fait des ménages dans un laboratoire gouvernemental qui mène des expériences top secrètes. Son existence bascule lorsqu’elle rencontre un curieux personnage aquatique. Muette, notre héroïne se sent enfin comprise par la créature, peut-être plus humaine qu’on ne le croyait au départ… Car elle n’est pas jugée par sa différence. Assez rapidement, un dialogue s’installe entre ces deux personnages, figures centrales du film.

Je dois dire que je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions en allant voir La forme de l’eau. Ce film est à la fois étrange, magique et en même temps si mélancolique… J’avais les larmes aux yeux face au final proposé par Guillermo del Toro. Il m’aura fallu un certain temps, en sortant de la salle, pour reprendre mes esprits et me dégager de toutes ces émotions contradictoires. Mais c’est aussi pour ça que j’aime le cinéma. Il parvient parfois à me faire rêver, tout en me faisant profondément réfléchir, et c’est ce qui s’est passé avec La forme de l’eau.

Les messages portés par le film sont tout simplement nécessaires. Il y a bien une romance qui sort de l’ordinaire, oui. Mais Guillermo del Toro nous propose de vraies leçons d’amour. Elisa (qui souffre de mutisme), Zelda (qui appartient à la communauté afro-américaine) et Giles (le meilleur ami de notre héroïne et membre de la communauté homosexuelle) ont en commun de se voir rejetés par la société du fait de leur différence. Pourtant, malgré les obstacles, cette amitié partagée les nourrit et les aidera à bousculer les codes. Et puis, il y a bien sûr l’homme amphibien. Comment réagissons-nous face à ce que nous ne connaissons pas, ne comprenons pas ? Par la violence nous dit le film. Or si elle peut faire du mal dans le but de se défendre, la créature est tout autant capable de gestes d’amour, et de guérir les blessures.

La forme de l’eau

Les décors. L’atmosphère. Tout (ou presque) me semble réussi. Michael Shannon (Richard Strickland) campe un vrai méchant, et j’ai beaucoup aimé le détester. Je regrette cependant le côté parfois caricatural des personnages. L’histoire d’amour entre Elisa et l’homme amphibien aurait également mérité d’être plus creusée. Si l’on sent une vraie évolution dans le lien qui les unit, j’ai trouvé qu’elle se concrétisait un peu trop rapidement à mon goût. Ceci n’enlève cependant rien au fait que j’ai passé un bon moment face au film.

J’ai donc été plutôt séduite par les messages portés par La forme de l’eau. Malgré quelques petits bémols, je garderai un bon souvenir de ce film. De la poésie. De la magie. Un petit côté doux-amer. Ce film a un charme très particulier, et ne plaira sans doute pas à tout le monde. La bo est envoûtante à souhait.

La forme de l’eau