Merci à Babelio pour ce masse critique qui m’a permis de découvrir un chouette livre. Même si le thème m’intéressait, j’étais tout de même un peu sceptique quant à la forme et au contenu. Je ne connais pas grand-chose des actions de PETA France, mais la maison-mère américaine est la spécialiste des actions tape-à-l’oeil reprises dans les tabloïds pour deux raisons : soit l’action est soutenue par une personnalité du show-biz ou un people, soit l’action est dirigée contre l’un deux; En tous les cas, cela draine l’attention des médias et de l’opinion publique.
La plupart d’entre vous vont spontanément citer Pamela Anderson, l’ex-plantureuse sirène d’Alerte à Malibu, qui soutient la cause depuis des années et qui est sujette à pas mal de moqueries, soyons honnête, mais si je vous dis que pas mal de pointures du rock ou de la pop, au hasard Pink pour n’en citer qu’une, et des actrices ou acteurs de la trempe d’Alec Baldwin, ou James Cromwell, ou encore Liev Schreiber, appuient tout aussi régulièrement PETA, on se dit que cette association n’est peut-être pas aussi farfelue qu’elle le parait.
L’auteur de ce bouquin est aujourd’hui vice-président, mais il démarré sa carrière en étant à l’accueil, il y a bien des années, et a gravi les échelons au fil de ses actions et coup d’éclats, de ses amitiés aussi dans le show-business. D’un naturel optimiste et farceur, ouvertement gay mais pas excentrique, opiniâtre et déterminé, jamais à court d’idées désopilantes pour informer le grand public, et le sensibiliser à la cause animale, Dan Matthews est finalement une personnalité attachante.
Son récit est donc aussi bien parsemé d’anecdotes personnelles – peut-être pas toujours palpitantes- que d’exemples célèbres d’actions militantes (sa rencontre avec Nina Hagen ou son court passage dans un hôpital parisien sont à peine croyables !). A la lecture du livre, on comprend mieux pourquoi ce séduisant quinquagénaire ne sombre pas dans une déprime chronique : certes, il est le témoin direct de pratiques révoltantes ou visionne régulièrement des horreurs faites sur les animaux (industrie de la fourrure, expérimentations sur des singes…), qu’il entend toujours dénoncer publiquement à grand renfort de mises en scènes médiatisées, mais il est aussi capable d’apprécier chaque instant ou chaque opportunité sans lien avec la cause. Comme quoi, on peut être un activiste joyeux et décomplexé.
Ce que je retiendrai de ces mémoires, c’est que ce gars est issu d’un milieu très modeste, dans un coin d’Amérique où la tolérance n’est pas ce qui est le plus flagrant, a eu de la compassion pour les bêtes très jeune, comme une évidence. J’ai apprécié également cette approche typiquement américaine pour une association, de se choisir un segment encore non occupé et de se développer de manière très professionnelle, avec du marketing, des stratégies. Comme on dit, il faut combattre avec les mêmes armes que l’adversaire ! Voilà, plutôt une bonne surprise car il y a pas mal d’anecdotes qui m’ont fait rire malgré la gravité du sujet, et c’est une lecture qui peut même redonner du peps aux militants de la cause animale fatigués et défaitistes (et je ne les critique pas, loin de là).
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