La Suicide Squad est à l'honneur dans un volume de la collection Eaglemoss, en kiosque. Ce sont les premiers épisodes de la série version New 52 qui sont republiés, des pages qui ont relancé le groupe pour toute une génération de lecteurs, avant la consécration au cinéma. Nous y jetons un oeil ce dimanche.
Voici un titre qui s'insère dans un filon désormais classique du comic-book, et qui trouve son origine dans les années 80 avec des auteurs comme Alan Moore ou Frank Miller, à savoir brouiller la frontière entre le bien et le mal, et présenter des vilains éprouvés sous un jour plus "héroïques", et leur donner leur heure de gloire. Née dans cette même décennie, la Suicide Squad était formée de criminels ayant conclu un accord avec le gouvernement, pour alléger ou échapper à de lourdes peines. Un concept qui n'est pas sans évoquer d'autres idées du genre (au cinéma avec Les Douze Salopards) et qui a trouvé un pendant chez Marvel, avec la Freedom Force (face aux X-Men) ou plus tard avec les Thunderbolts. La version moderne est toujours aux ordres d'Amanda Waller, qui tire les ficelles dans l'ombre, mais a subi depuis sa création un sérieux lifting, devenant ainsi un personnage agréable à regarder, voire carrément sexy. Les malheureux pions sur son échiquier sont : Deadshot, peut-être le "héros" le plus malléable et raisonnable de la bande, El Diablo un psychopathe affublé de délires religieux, Voltaic un type aussi électrique que peu fiable, Black Spider qui fut autrefois un ennemi de Batman, King Shark qui se nourrit de chair humaine, et la toujours aussi barge Harley Quinn, la fiancée du Joker, qui oscille selon les auteurs entre la folie homicide et la cocasserie gentillette. Ici ce sera la version hard, on n'est pas dans ce titre pour plaisanter. Pour mieux contrôler ces individus qui n'ont rien de boy-scouts à l'origine, une bombe leur a été implanté dans le cou, et la moindre désobéissance peut signifier la mort, tout simplement. Bien sur, Waller n'est pas dupe, et pour s'assurer cohésion et respect des règles, elle est prête à mettre en place des épreuves terribles, quitte à torturer ces cobayes pour éprouver la résistance dont ils sont capables. C'est ce qui fait le sel du premier épisode, où le lecteur pense assister à une séance horrible de maltraitances, jusqu'à ce que la vérité éclate. L'univers de la Suicide Squad est sanglant, tranchant, et on est aux frontières du comics à la Tarantino. D'autant plus que ces recrues aspirants au suicide ont de gros problèmes pour se faire confiance (on comprend pourquoi) et que chacun a ses propres failles, ses propres motivations, ou ses propres psychoses. Un groupe dysfonctionnel, pour notre plus grand plaisir.
Ces premiers épisodes ne manquent pas de rythme, ni de coups bas. La Suicide Squad est ainsi envoyé en mission dans un stade où l'horreur est déchaînée, sous la forme d'un virus qui a transformé une partie des spectateurs et joueurs en sorte de zombies nano-technologiques, qui se repaissent de chair humaine. Pas le temps de faire dans la finesse, ou de sauver la mise à tout le monde, Deadshot et sa bande ont pour objectif de faire le ménage, et de laisser le moins de traces possibles de leur implication. D'ailleurs, au moment de leur exfiltration, l'arrivée des fédéraux complique tout, et il va falloir sortir le plan B, à savoir retrouver une apparence civile, et se fondre dans le quotidien le plus banal. Vous pensez vraiment que de tels criminels en sont capables? Pas tout à fait, non. Entre une brève scène érotique (un rapport ultra rapide et facilement éludé) impliquant Harley Quinn et Deadshot, et l'arrivée de nouveaux larrons comme Yo-Yo (ne riez pas) ou Captain Boomerang, Adam Glass tisse son récit à la mesure des personnalités en piste. C'est cahotique, sans concession, sans remords, ce sont des méchants avec une mission, pas des poètes en plein concours de déclamation. Le dessin de Federico Dallocchio est globalement efficace et bon, dès lors qu'il doit mettre en action les personnages, faire vivre et bouger ses planches, mais il a plus de mal sur les gros plans figés, et on note que les dessinateurs qui le remplacent par moments (Andrei Bressan Cliff Richards) cassent un peu le ton et l'unité artistique. Pour les deux dernières parties, qui abordent la première rencontre entre Harley Quinn, et le Joker qui lui fait tourner la tête, c'est Clayton Henry qui joue des pinceaux, et c'est fort soigné, très efficace.
Pour ce genre de titre mainstream, ça reste plaisant, et surtout ça correspond aux attentes. Harley Quinn, une des stars de l'ouvrage, est hyper sexualisée et montrée comme une timbrée calculatrice en chaleur, elle en est bien moins sympathique que dans sa propre série New 52, où l'humour abonde au détriment du tragique. Cette Suicide Squad là ne vous laisse pas le temps de souffler et se fixe un résultat et un seul : vous étourdir sous les coups de théâtre, les trahisons, le compte à rebours des bombes implantés dans chacun des membres, pour les faire filer droit. Adrénaline en overdose donc, et pas de temps mort pour souffler.
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