The hate u give

The hate u give

Pleure Khalil autant que tu veux. Vois qu’il te manque, accepte de regretter ce qui aurait pu se passer, n’essaie pas de contrôler ce que tu ressens. Mais comme je te l’ai dit, n’arrête pas de vivre.  

Angie Thomas, sortie le 5 avril 2018. 488 pages, contemporaine.

La note 

coup de coeur 

La critique 

Je ne vais pas vous présenter THUG puisqu’on en a tous entendu parler, mais si tu ne l’as pas lu, note cette date : le 5 avril. C’est le 5 avril que sortira cette pépite, et j’espère que toutes les personnes qui me suivent pourront le lire. Je ne remercierai jamais assez les éditions Nathan et Léna pour cette lecture hors du commun.

THUG, c’est dur. C’est dur parce que ça te fait réaliser à quel point les choses ne tournent pas rond, à quel point la vie peut être injuste. C’est dur parce que ça te montre la réalité des choses, et que tu te la prends en pleine tête. C’est dur parce que c’est le roman qui m’a fait réaliser pleinement qu’en tant que privilégiée, je me sens complètement impuissante face au racisme et violences subies par toute une communauté : qu’est ce que je peux faire, à mon niveau, pour que leurs voix soient entendues ? Qu’est ce que je peux faire, du haut de mes vingt ans, pour faire en sorte que les autres réalisent ce que certains vivent ? Dans ce sens, THUG est un roman très dur à lire, pourtant il est aussi un des plus beaux que j’ai pu tenir dans les mains. Parce qu’il montre que le militantisme ne peut être que positif, qu’il reste toujours un peu d’espoir, mais surtout parce qu’il montre une jeunesse qui ne baisse pas  – et ne baissera jamais les bras. On voit trop souvent dans les romans des caricatures de jeunes qui ne font jamais rien, ici comme dans la vraie vie c’est tout l’inverse : ce sont les ados qui se battent.

Il y aura toujours quelqu’un pour se battre. Et peut-être qu’à présent c’est mon tour.

En parlant d’ados, il faut que je te parle de Starr. Starr, c’est la protagoniste de ce roman, mais c’est avant tout un personnage incroyable. Du genre qu’on voit peu dans les romans, et dont le développement est à tomber. Malgré avoir vu son meilleur ami se faire tuer sous ses yeux, elle trouve le courage d’élever la voix et de ne pas laisser les autres la recouvrir : c’est un personnage à la fois fort et faible, et ce n’est en rien une critique mais un compliment. Elle réfléchit beaucoup, et te fera énormément réfléchir, c’est une femme tout simplement incroyable, un petit modèle à suivre à mes yeux. Starr est morte de peur, elle sait qu’elle va devoir faire face à un système qui est loin d’être en sa faveur, pourtant elle ne lâche jamais rien. Jamais.

Les au revoir font encore plus mal quand l’autre est déjà parti.

Mais il n’y a pas que Starr qui est géniale, oh non, ça va beaucoup plus loin que ça : tout l’est. Les thèmes abordés (que ce soit le racisme, les violences policières, la famille, le deuil ou la découverte de soi-même) le sont tous avec justesse et fidélité. Ce n’est pas un roman qui se concentre sur un seul personnage, mais plutôt sur toute une communauté : son fonctionnement, sa logique, ses habitants et son mode de vie. Une communauté soudée comme je n’ai jamais vu, et c’est un énorme bonheur à voir.

En plus de tout ça, l’écriture de l’auteure est à tomber. Donc lis. ce. livre. Fais lire ce livre aux gens autour de toi. Pour moi, c’est un must read… Et franchement je ne sais pas quoi dire d’autre, c’est compliqué de s’exprimer avec de simples mots quand un roman t’a autant touchée, mais c’est un ouvrage qui est bien plus qu’important. Si tu devais lire un seul roman cette année, choisis-le. Que tu sois un ado, un adulte, noir, blanc, rouge, vert ou un alien, LIS-LE. 

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