Depuis l’Au-delà, Bernard Werber
Bernard Werber nous revient cette année avec Depuis l’Au-delà, un bon moyen de traiter d’un thème qu’il apprécie particulièrement. Découvert avec le cycle des Dieux, il a plusieurs années, j’ai depuis, dévoré chaque titre avec le même plaisir.
Depuis l’au-delà, nous entraîne dans le monde « merveilleux » des morts où chaque âme possède le choix de la réincarnation. A travers une idée originale, Bernard Werber nous offre une critique du monde de l’édition par le personnage de Gabriel Wells. Un monde où le profit est plus important que l’auteur en lui-même ! J’ai eu plaisir à retrouver la plume de Bernard Werber, pleine d’humour et qui profite du royaume des morts pour faire intervenir pléthores de personnages célèbres dans des situations cocasses. Le texte devient ainsi beaucoup plus léger et il est alors plus difficile de ne pas s’attacher à cet auteur qu’est Gabriel Wells, sorte d’auteur passionnée par son métier qui ne connaît guère le succès, seulement une fois mort. Sa quête de vérité devient alors une obsession pour lui et c’est ce qui le rend attachant.
Alors qu’elle s’apprête à repartir, l’âme errante du Baron remarque l’âme errante de l’écrivain.
« -Touriste ? Demande-t-il.
– Heu… oui, en quelque sorte. Je suis décédé ce matin.
– Vraiment ? Alors preparez-vous a beaucoup de surprises.
– Je dois avouer que pour l’instant je ne m’ennuie pas.
– Et pourquoi êtes-vous là ?
– Je veux savoir qui m’a tué.
Le baron lâche une moue ironique.
– Ca, c’est bien une préoccupation de nouveau mort »
Bien sûre, un nouveau B.Werber ne serait rien sans l’encyclopédie du savoir relatif. Ces petits passages se dégustent comme un bon gâteau, lentement, mais sûrement. La lecture est d’autant plus agréable tant ces anecdotes liées directement au sujet, permet d’inscrire le récit dans le réel.
C’est encore une fois une réussite et un vrai bonheur de retrouver l’auteur dans ce qu’il sait faire de mieux. Un livre riche, passionnant et qui, à travers l’humour montre l’autre côté et rend compte du monde de l’édition. Dans la continuité du cycle des anges et celui des dieux.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise littérature. La littérature de l’imaginaire a besoin de style et de psychologie. La littérature qui privilégie le style a besoin d’imaginaire et de fantastique. Le fond et la forme ne sont pas antinomiques, ils sont complémentaires.
Edition Albin Michel
448 pages
4 octobre 2017
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