Le Dernier apprenti-sorcier T4 : Le rêve de l’architecte, de Ben Aaronovitch, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Benoît Domis, J’ai lu, 2015 (originale : 2013), 380 pages.
Version audio narrée par Kobna Holdbrook-Smith.
L’histoire
La découverte d’un corps mutilé dans la banlieue de Londres fait monter d’un cran la paranoïa ambiante, d’autant que la méthode rappelle furieusement celle de l’Homme sans visage, ce magicien fou déjà connu des services de police. Enfin, pas de tous les services, juste de celui des affaires surnaturelles, dont le représentant le plus actif, l’agent Peter Grant, est aussi le dernier apprenti sorcier de Londres. A peine débutée, son enquête va s’enrichir de nouveaux éléments à première vue sans rapport avec le crime, mais qui tous mènent au quartier d’Elephant and Castle ; plus précisément à un ensemble d’immeubles conçu par un architecte dérangé et habité par tout ce que la capitale britannique compte de désespérés…
Note : 5/5
Mon humble avis
Comme d’habitude pour mes chroniques de sagas, je ne spoilerai pas ce volume-ci mais je vais être obligée pour que ce soit un minimum intéressant de parler d’éléments d’intrigue du premier tome (Les Rivières de Londres), du second (Magie noire à Soho) et du troisième (Murmures souterrains), vous voilà prévenu·e·s !
J’enchaîne mon écoute de la série de livres audios de Peter Grant, parce que le narrateur est vraiment fabuleux, mais aussi parce que ça me permet de garder en tête les éléments de l’intrigue « globale » que poursuit le personnage principal. Si chaque tome a son intrigue particulière et son enquête à mener, il reste en filigrane le mystère de l’Homme sans visage, son but, comment et quand il est devenu sorcier, etc.
Dans chaque tome on en apprend un peu plus sur le fonctionnement de la magie, mais aussi sur les différents êtres qui font partie de ce monde, j’ai particulièrement apprécié la présence de « nymphes » (je ne sais pas comment cela a été traduit) qui changent du tout au tout selon les saisons, au rythme de vie des arbres qu’elles protègent. Comme d’habitude, Peter aborde cela avec beaucoup de bienveillance et de respect – mais non sans humour bien sûr – et c’est très rafraîchissant.
Ce qui est nouveau en revanche, c’est que Lesley l’accompagne également dans ces rencontres et elle est toujours impressionnée de leur absence de réaction face à son visage défigurée. Lorsqu’elle est à l’extérieur, elle porte un masque, mais dans la plupart des lieux que Peter et elles visitent pour aller parler à des êtres magiques, il est nécessaire de l’enlever. À aucun moment donné les personnes ne réagissent. Elle se retrouve ainsi tellement à l’aise sans son masque qu’elle sort sans… et est rapidement rappelée à la réalité par les humain·e·s qui s’offusquent, la pointent du doigt ou la prennent en photo.
On découvre également des personnes qui pratiquent la magie sans l’avoir apprise : en l’ayant découvert un peu par hasard dans leur jeunesse, puis en passant à autre chose par la suite. De même pour des femmes, puisque comme le rappelle Nightingale, elles n’étaient pas autorisées dans l’école où il a suivi son apprentissage de sorcier, il n’y a donc pas de sorcière « officielle » au Royaume-Uni, seulement des hedgewitches ou des personnes qui auraient acquis un semblant de maîtrise autrement. Bien entendu, Lesley et son apprentissage de la magie sont là pour prouver que c’est tout à fait possible.
Une fois de plus, l’auteur parvient à nous surprendre avec une fin que, personnellement, je n’avais pas vu venir. Encore du suspens donc, et une raison tout à fait valable de me jeter sur le prochain tome.