Entre deux mondes Olivier Norek Michel Lafon Octobre 2017...

Par Krolfranca

Entre deux mondes

Olivier Norek

Michel Lafon

Octobre 2017

Lu sur liseuse

Mais bon sang, je le sais que je n’aime guère les polars et pourtant, j’essaie toujours, tentée par des billets élogieux, je suis faible.

Ce n’est pas que je n’ai pas aimé d’ailleurs. Non. C’est plutôt que ce n’est pas ma came. L’histoire est bouleversante, puissante, amène tout un tas de réflexions, fait frémir, donne envie de hurler notre désespoir, notre impuissance devant tant de lâchetés, de violence, de vies brisées…  De ce côté-là, je n’ai rien à dire, ce roman fait son job ! Et le fait plutôt bien. Olivier Norek s’est beaucoup documenté, est allé dans la jungle de Calais, son texte n’en est donc que plus poignant, il nous décrit la réalité telle qu’elle était, c’est-à-dire sauvage, terrible, nauséabonde. Le plus grand bidonville d’Europe !

Non, c’est d’un point de vue purement littéraire que je n’adhère pas, ou peu, ou mal.

Tant qu’on était en Syrie, tout allait bien, tant qu’on suivait le parcours de la femme et sa fille pour fuir le pays en guerre, l’auteur ne m’avait pas perdue, même si on était plongé dans l’horreur mais j’aime la noirceur, donc ça m’allait bien. C’est à Calais au milieu des flics que je me suis sentie en pays étranger (je veux dire loin de ma zone de confort littéraire). Les dialogues entre flics, les interventions policières, les arrestations, tout ça, bah je lis vite, ça ne m’intéresse pas plus que ça. En revanche, la vie dans cette jungle, les rapports de force entre migrants, les relations humaines, et inhumaines, la place de l’aide humanitaire, m’ont davantage captivée.

J’avoue que le style plus visuel que littéraire m’a empêchée d’apprécier comme j’aurais dû, j’aime m’extasier sur la prose de l’auteur, ici, non, on en est loin, c’est brut, c’est cash, il n’y a pas d’effets, il y a aussi quelques ficelles bien grosses, je n’ai pas l’habitude.

Ceci dit, je l’ai dévoré en un peu plus d’une journée…

Sur le même thème (les migrants) mais sans le côté polar, j’ai bien mieux apprécié Les échoués de Pascal Manoukian.

Oups, j’ai oublié de parler de l’histoire ! Il suffit pour ça d’aller sur Babelio, chez Nadège ou Alex…