Après la quasi destruction de l'humanité, les survivants ont mis en place une organisation personnalisée et égalitaire de la société, appelée la Synthèse. Dès sa naissance, chaque individu est testé pour déterminer son trait de caractère principal parmi neuf Types référencés. Le chiffre tatoué sur son poignet droit lui servira de guide pour toute sa vie. Mais, les années passant, des Types dominants prennent le pouvoir, interdisant les relations entre types différents. L'idéal d'harmonie de la Synthèse originelle devient apartheid. Aussi, des jeunes gens préparent la résistance, au nom du libre-arbitre et de la liberté d'aimer qui on veut. Quitte à user de la violence, autrefois si funeste ?
La première scène s'ouvre sur l'accouchement d'une jeune fille : Val. Choix intéressant, peut-être déroutant pour certains lecteurs mais ceci permet d'entrer immédiatement au coeur de l'action. Pas de longues palabres, pas de descriptions interminables, c'est l'action qui fait le noyau de ce roman. Et de l'action qui rythme l'histoire, on pourrait y faire quelques reproches, notamment vis à vis des personnages.
Stéréotypes offre un panel de personnages, permettant ainsi d'entrapercevoir les neuf types. Toutefois, ces personnages n'ont qu'un nom, rarement une réelle histoire. C'est par leurs actions qu'on s'intéresse à eux, sans pour autant ressentir une réelle empathie. Ce qui est dommage.
Le roman aborde des thèmes complexes, noirs : un syndrome de Stockholm pour l'un des personnages, des abus, le meurtre mais l'écriture est juste, sans débordement.
Un tome (même si c'est agréable de ne pas avoir à attendre une suite) n'est malheureusement pas suffisant pour exploiter au mieux l'univers déployé par Gilles Aubier. La première partie du livre prend le temps de suivre ses personnages, tandis que la seconde est trop hachée, un peu brouillonne d'actions menant vers une fin précipitée.
Un roman intéressant mais qui, malheureusement, ne prend pas le temps de s'ouvrir à l'imagination du lecteur.
Thèmes : dystopie, aventure, thriller Note : ★★☆☆☆
‣ les thèmes sombres qui y sont développés‣ la plume offre quelques beaux passages