Bitna, 18 ans, invente des histoires pour Salomé, une femme immobilisée par une maladie incurable. Lorsqu'elle s'arrête de raconter, Salomé la supplie de continuer ces contes qui lui permettent de vivre par procuration. Bitna découvre qu'elle exerce un pouvoir inédit sur un être humain, mais aussi qu'elle est observée et espionnée.
Bitna.C’est le premier livre de Le Clézio que j’ouvre.
C’est un conte que déroule Le Clézio au fil des pages. Une histoire enchâssée dans une autre, celle racontée par Bitna, celle un peu imaginée, fantasmée, surtout tricotée qu’elle narre à Salomé. Des histoires qu’elle semble orchestrer avec facilité, on comprend au grès des pages que c’est la sienne qu’elle déroule. Parfois la vérité, à d’autres moments le mensonge d’une réalité embellie de mots. Après tout, c’est ce que réclame Salomé ; des histoires, des mots sur l’extérieur qu’elle ne peut plus appréhender – la faute à une maladie.
Seoul. Le regret principal une fois la lecture achevée se porte sur le décor, ce choix de ville qui n’apporte rien au récit, si ce n’est quelques mentions de quartiers. L’auteur ne parvient pas à nous immerger au cœur de Seoul, au centre d’un pays, d’une autre culture. Dommage. On reste extérieur, non immergé. La ville reste un territoire opaque, le pays n’est qu’un nom sur une carte.
Bitna.Un livre qui se lit rapidement, qui titille la curiosité, nous donnant l’impression d’être Salomé, de toujours réclamer la suite des histoires déclamées par Bitna.
Thèmes : solitude, apprentissage, conte, jeunesse, maladieNote : ★★★★☆
‣ l'histoire qui entremêle vérités et mensonges‣ les personnages qui conservent une part de mystère
‣ la ville qui reste un décor non exploité