Les Folies Bergères de Porcel et Zidrou, Dargaud
Pour résumer:
La guerre 14-18. Pour défier la mort, les soldats appellent leur compagnie « Les Folies Bergère » et se donnent à chacun un surnom. Dans les tranchées, ils se serrent les coudes. Plaisantent. Dessinent. Gardent espoir. Et se battent. Meurent dans d’atroces souffrances. Se suicident ou perdent la raison. L’un d’eux est condamné au peloton d’exécution et… en réchappe. C’est un miracle. Jusqu’à ce qu’on lui amène sa fillette égarée sur les terres de personne.
Ce que j’en pense:
Ce duo m’avait déjà convaincu avec la BD Bouffon et c’est assez confiante que j’ai ouvert cette nouvelle collaboration. Avec cette opus, le lecteur plonge dans le monde des tranchées de la première guerre mondiale. Plus précisément, nous nous retrouvons à partager le quotidien de la section nommée « Folies Bergères ». On y découvre des soldats soudés, une ambiance qui se tente d’être franchouillarde. Les personnages ont le sourire aux lèvres mais on peut lire tout leur désespoir dans leurs regards. Il faut dire que ces hommes vivent l’enfer. La crasse, la dépression les entraînent jour après jour vers un dénouement qui semble inéluctable.
Le scénario suit un curé en visite dans la section. Ce pauvre bougre de l’arrière, se prend en pleine figure la vérité toute nue. Ces hommes qui n’ont rien demandé sont de la chair à canons. Il va côtoyer quelques jours le pire de cette guerre et ne reviendra pas indemne de cette expédition.
Porcel et Zidrou ont pris le parti de faire un parallèle entre cette vie des tranchées et la vie de Monet qui peint ses nymphéas. Le pari est culotté mais fonctionne plutôt pas mal. Un personnage aux allures insignifiantes fait le lien entre ces deux mondes et nous montre comment la guerre peut impacter la vie de l’arrière.
Je pense qu’on ne peut pas sortir indemne de cette lecture. C’est terriblement beau. L’horreur fascine et nous horrifie à la fois. Porcel et Zidrou ne nous épargnent rien et le scénario est sans pitié.
L’esthétique est comme l’âme humaine, d’une noirceur sans limite. Le lecteur flirte avec le genre fantastique, tout se mêle. Par moment, j’en suis venue à me demander où était le réel et où était le cauchemar. L’ambiance graphique est dure et sombre, seul le rouge à sa place dans cet univers en noir et blanc. Le trait est ciselé et brutal.
J’ai tout simplement adoré, j’ai été scotchée et émue par la fin qui est touchante d’humanité et nous laisse entrevoir la lumière au bout de ces tranchées sombres.
Bref:
Un très gros coup de cœur.
Si je devais le noter:
Un petit aperçu:
Cliquer pour visualiser le diaporama.Cette semaine chez Stephie.