28 octobre 1980, Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d'arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la "Louisette".
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d'honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir...
Deux ans auparavant, Jefferson a rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga est alors entré en lui. Iboga l'a rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.
Une fois, Max m'a dit quelque chose que j'ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu'il y aura des incohérences, des trucs qui n'iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J'ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J'ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée.
Mon avis :
J'ai choisi ce roman parce que depuis quelques jours je le voyais passer partout sur FB ou instagram. Je n'avais aucune connaissance du résumé mais tout le monde trouvait ce bouquin fort et puissant, du coup j'ai tenté.
Et ravie je suis.
Jeff est un ado qui a massacré plusieurs sdf avec une rare violence.
Abandonné à la naissance par sa mère, il a passé son enfance à errer, à enchaîner les conneries.
A 14 ans, quand il ne peut pas supporter plus, il croise la route d'un certain Max, qui va le sauver et l'entraîner avec lui. De gamin misérable il est devenu assassin sanguinaire sans pitié.
Condamné à mort, il prend conscience de ce que cela implique. Il assume ses actes mais ne veut pas mourir.
Évidemment, avec l'élection de François Mitterrand, Jeff a la chance d'être condamné à perpétuité.
Mais finalement, la prison à vie n'est-elle pas pire qu'une mort nette et précise ?
Peut être.
Commence alors pour Jeff une longue peine, faite d'isolement et de mauvais traitements d'un maton. Heureusement, il y a Jean, pour le soutenir et le consoler.
Jeff nous raconte son histoire, son point de vue et surtout sa vérité. Qui est ce mystérieux Max ? Qu'a bien pu faire Jeff pour finir en prison ? En isolement après un coup de folie, il passe ses journées comme il peut. Il rumine, réfléchit, raconte, observe, puis lit, écrit ou dessine.
L'écriture de Christian Blanchard est magnifique, poétique. Il a réussi à créer ici des personnages divins, attachants. Même Germaine compte pour le lecteur. On a une immense peine pour ce pauvre Jeff, il n'a vraiment jamais eu de chance. Ses crimes sont impardonnables mais c'est tellement triste pour lui.
J'ai tout aimé dans ce roman. L'atmosphère oppressante de la prison, Jeff que j'ai eu envie de serrer dans mes bras plus d'une fois, ses illusions, sa rage. La fin.
Iboga est un roman aussi puissant que magnifique.
Merci mais tellement à Babelio et aux Editions Belfond, j'ai passé une merveilleuse semaine avec Jeff.