Chose promis chose due, cet article aurait dû sortir en janvier mais avec les cours et le concours j’ai pris pas mal de retard (bon j’avais la flemme aussi)… Mais il est là ! Aujourd’hui, on parle auto-édition !
- L’auto-édition, c’est quoi ?
Tout est dans le nom, ce sont des auteur(e)s qui décident pour des tas de raisons de publier eux-mêmes leurs romans : du récit (correction, mise en page) à la couverture en passant par la promotion de son livre, l’auteur doit gérer pas mal d’outils ou faire appel à des professionnels pour l’aider. Le plus souvent l’auteur publie son roman en numérique, mais de plus en plus proposent en plus le format papier : il y en a donc pour tous les goûts !
- Mon expérience avec l’auto-édition, du positif…
Je vais plutôt parler de mon expérience avec des auteurs auto-édités, puisqu’en tant que blogueuse il m’arrivait de recevoir des SP d’auto-édités. Etant donné que je n’ai jamais rien publié en auto-édition, sauf sur des plateformes d’écriture, je ne vais rien dire sur le processus de publication mais plutôt sur mon ressenti en tant que blogueuse. Et crois-moi, il y a des choses à dire.
Le positif à mes yeux avec ce moyen de publication, c’est la proximité de l’auteur(e) avec son public : on est loin des auteurs qui vendent des millions de romans, il est donc beaucoup plus facile pour un lecteur de se rapprocher de tel ou telle auteure, de lui dire ce qu’on pense de son roman et même de discuter un peu avec. J’ai toujours trouvé les auto-édités plus « abordables » dans un sens, et je pense que c’est le ressenti de beaucoup d’entre nous par ici.
- …mais aussi du négatif
Malheureusement, après un peu moins de trois ans de blogo, j’ai eu droit à pas mal de mésaventures avec l’auto-édition. Et ce qui va suivre va peut-être m’attirer une shitstorm, mais j’assume complètement. Il faut que tu saches que depuis quelque temps (fin 2017 je crois), je décline systématiquement les demandes de SP d’auteurs auto-édités, et je t’explique pourquoi.
Premièrement, les romans en auto-édition que j’ai pu lire sont souvent « moyens » (j’entends déjà les dents qui grincent). J’en ai lu pas mal, je serai incapable de te donner un chiffre exact, mais parmi tous ceux-là il n’y a que les romans d’un seul auteur que j’ai appréciés. Pourquoi ? Parce que très souvent l’écriture n’est pas à la hauteur d’un roman édité par une ME, qui sera lu et relu par des pros ; parce que l’intrigue manque de peps ou d’originalité, que les personnages me font grincer des dents, ou tout simplement parce que ce n’est pas intéressant. J’ai lu des romans qui n’avaient ni queue ni tête, une écriture passable et un récit bourré de fautes d’orthographe et de syntaxe (j’entends toujours les dents qui grincent), et ça te refroidit un peu pour lire d’autres auto-édités.
Ensuite, les auteurs. Là mon avis est un peu divisé, puisqu’il y a du positif mais j’ai aussi vécu pas mal de négatif : entre les insultes d’auteurs pas contents qu’on leur dise quelque chose de négatif sur leurs romans, le rabaissement de certains et le mépris d’autres, sans parler de ceux qui prennent les blogueurs pour des panneaux de pub, je t’assure qu’il y en a que j’ai eu envie de baffer. Mon job à moi n’a jamais été d’être gentille ou de booster les ventes de tel ou telle auteure, mon job c’est en fait d’être honnête et de critiquer un roman. Je le dirai s’il est excellent, mais si rien ne va je n’hésiterai pas non plus, et malheureusement beaucoup n’ont pas encore intégré ceci. Je vais juste te donner un exemple : fin 2016, deux auteurs se sont fait connaître à cause de leurs réponses méprisantes à des blogueurs et des blogueuses qui ont osé (oulala) écrire quelque chose de négatif sur leur roman. Je suis donc gentiment allée les prévenir que ce comportement risquait de leur porter préjudice à l’avenir, je te laisse avec ce qu’ils m’ont répondu :
Sympa non ? Du coup j’ai laissé tomber mon blog et je suis retournée jouer à Pokémon, parce que je n’avais que 18 ans oulala j’y connais rien à la vie. Spoiler : non. Au contraire, j’ai vite compris que certains auteurs voulaient juste le positif et dès que ça ne tournait pas à leur avantage, ils attaquaient. Est-ce que j’ai arrêté de lire de l’auto-édition à cause de ça, oui, en partie : me prendre la tête avec des auteurs alors que je fais ce qu’ils veulent (à savoir une chronique et rien d’autre), que j’ai pris le temps de lire leurs romans et d’en parler, c’est hors de question. Et je ne te parle pas des auteurs qui cessent de te répondre et te bloquent partout quand tu publies une chronique négative de leur roman…
Enfin, la promotion du roman. Et là on touche à quelque chose de compliqué parce que je SAIS que c’est difficile de se faire connaître en tant qu’auteur, mais bon dieu certains sont gratinés. Pas de bonjour dans les mails, des « achetez mon roman puis chroniquez-le svp » dans mes messages twitter, sans parler des auteurs qui répondent à mes tweets en parlant de leurs bouquins, STOP. ARRETEZ. Un blogueur n’est ni un panneau de pub ni un distributeur à chroniques, il a une vie à côté de tout ça, et recevoir un message ou mail pareil n’a jamais fait plaisir à personne. Regarde juste ce que certains se permettent de dire quand on leur fait la remarque (sur ma page FB hein, sinon c’est pas drôle. Donc je laisse le nom vu qu’il a publié ça en public) :
Et je ne parle pas de ceux qui jouent la victime quand on leur dit, ou de ceux qui n’en ont rien à faire et continuent d’insister jusqu’à être bloqués…demande aux blogueurs autour de toi, TOUS ont déjà eu affaire à ça et c’est pas normal. On a eu le cas il y a quelques temps avec une auteure auto-éditée, et je te jure que ça me tape de plus en plus sur les nerfs.
Alors oui, je ne lis plus d’auto-édités et je refuse toujours maintenant, et toutes les raisons sont là. Je ne vais plus me fatiguer sur un roman quand d’autres auteurs (plus respectueux hein) attendent. Et oui, je sais aussi que tous ne sont pas comme ça, mais malheureusement ces gens existent et il faut en parler aussi.
Conseils d’une lectrice aux auto-édités
Renseignez-vous. Avant d’envoyer votre roman à tout votre répertoire de blogueurs et lecteurs, vous devez savoir s’il lit des auto-édités (jetez un coup d’oeil sur le #JeudiAutoEdition), quels genres l’intéressent le plus, et SURTOUT faites un mail personnalisé (pas de MP !), sans joindre tout de suite votre roman (pitié !!). Vous pouvez en faire un court résumé dans votre mail, vous présenter, dire au blogueur pourquoi vous pensez que le roman pourrait lui plaire et pourquoi vous l’avez choisi lui… Et surtout, quand la personne en face dit qu’elle n’est pas intéressée, arrêtez d’insister ! Idem si elle ne répond pas à votre message, ne renvoyez rien : non seulement vous perdez du temps, mais en plus vous vous enfoncez.
Interagissez avec les lecteurs sur les réseaux : personne ne veut lire un roman d’un auteur qui pop sous un de ses tweets sans bonjour ni rien. Parlez avec les blogueurs (et pas toujours de vos romans), répondez aux tweets par quelque chose qui a un rapport, bref construisez une petite relation et intéressez-vous aux autres. Vous serez plus enclin à acheter quelque chose fabriqué par vos amis ou par un inconnu qui vous aborde comme ça dans la rue ? C’est exactement pareil sur les réseaux.
Pour votre roman, faites-le relire par votre entourage proche, par des pros, par le plus de gens possibles pour éviter les fautes, les incohérences, les mauvaises tournures de phrase et tout ce qui pourrait gêner la lecture. Relisez-le aussi, remettez-vous en question sur sa qualité, son histoire, votre écriture, sur tout ce que vous pouvez, et améliorez ce qui peut l’être. Après, j’aurais tendance à dire aussi de faire de gros efforts avec la couverture, mais j’ai conscience du temps et de l’argent que ça demande, et malheureusement tout le monde ne peut pas se permettre d’avoir une couverture à hauteur des grosses maisons d’édition (qui en plus sont parfois moches).
Et enfin, réagissez comme un adulte et ne vous énervez pas contre un blogueur qui n’a pas aimé votre roman. Non seulement vous ferez fuir tous les blogueurs potentiels pour des chroniques, mais en plus vous gagnerez une réputation dont il sera difficile de se défaire ensuite (parce que dans la blogo tout se sait ou presque, et les infos circulent vite). Si vous contactez un blogueur pour une chronique, ayez en tête qu’il peut adorer ou détester votre roman, et que son avis est valide s’il est argumenté : utilisez toutes ces remarques pour vous améliorer et proposer un roman encore meilleur par la suite.
Bref, je vais m’arrêter là avant de me faire taper dessus, je pense… Et avant d’en venir aux mains dans les commentaires : je sais que tous les auteurs auto-édités ne sont pas comme ça, je me suis très bien entendue avec certains et il y en a un ou deux dont je surveille les publications, mais ce sera tout de mon côté.
En tout cas n’hésite pas à laisser ton avis sur ce processus d’édition, qu’il soit positif ou négatif, que tu sois auto-édité ou pas !