Richard Wagamese
Traduit de l’anglais par Christine Raguet
Editions Zoé
250 pages
« Qui aime ne brandit ni ne requiert la peur. »
Un résumé bref : un jeune indien d’origine ojibwé vit son enfance dans un internat où les Blancs croient pouvoir détruire les histoires personnelles de chacun des enfants pour leur inculquer une éducation chrétienne… Il va trouver une porte de sortie grâce au hockey sur glace mais c’est sans compter sur le racisme des Blancs envers les Indiens. Et le titre prend tout son sens.
Lire un livre les larmes au bord des yeux, le cœur lourd, la révolte tapie au fond de l’âme.
Ce roman a tressé à l’intérieur de moi un mélange de colère, d’impuissance devant la méchanceté des hommes, et d’admiration devant la force intérieure de ce personnage.
J’ai lu l’homme dans ce qu’il a de pire et l’homme dans ce qu’il a de meilleur. J’ai haï l’un et aimé l’autre. J’ai compris pourquoi je prenais systématiquement la défense des plus démunis, parce que lire pareilles injustices, pareils traitements envers des êtres humains, et surtout des enfants, attaque ma chair en profondeur, je ressens fortement la souffrance d’autant plus que l’écriture de Wagamese touche à tous nos sens et nous la rend palpable.
« Quand on t’arrache ton innocence, quand on dénigre un peuple, quand la famille d’où tu viens est méprisée et que ton mode de vie et tes rituels tribaux sont décrétés arriérés, primitifs, sauvages, tu en arrives à te voir comme un être inférieur. C’est l’enfer sur terre, cette impression d’être indigne. C’était ce qu’ils nous infligeaient. »
Une écriture comme un ballet, Wagamese a un talent extraordinaire pour générer des images dans l’esprit de son lecteur, j’ai visualisé les matches de hockey sur glace comme si j’y étais et que ce sport me passionnait. Hallucinant !
La fraternité face au racisme, la force intérieure face aux coups de poing, le silence face aux huées, l’honnêteté face aux crachats. C’est tout ça et bien plus encore. J’ai l’impression que mes mots ne parviennent pas à traduire tout ce que j’ai ressenti à la lecture de ce roman. N’est pas Wagamese qui veut ! Et dire que cet auteur est mort et ne nous réjouira plus de ses écrits…
Je me suis forcée à fermer le livre pour ne pas l’engloutir d’une seule longue gorgée, j’ai ralenti ma lecture mais malheureusement, je l’ai terminé…
Un roman qui m’a remuée, qui m’a subjuguée, que je recommande chaudement.
A lire aussi de cet auteur Les étoiles s’éteignent à l’aube.