Lorenzino, Lorenzetta, Renzo, Renzino: Musset module à l’infini les surnoms et les masques pour désigner Lorenzo de Médicis, androgyne à l’aspect maladif qui nourrit en secret un projet terrible. Lorenzaccio, cousin et favori du duc Alexandre, est un modèle de débauche qui a pourtant ses entrées chez ceux qui la déplorent. Il sait que son acte, désespéré mais nécessaire sur le plan privé, sera récupéré par le flux, transformé en geste public dérisoire sur le plan universel. De tirades cyniques en monologues poignants, Musset trace les contours d’une silhouette fantasmagorique qui se détache d’une Florence en pleine déchéance.
Mon avis :
Voici une des lectures obligatoires de mon semestre de Littérature ! Vous l’aurez surement deviné : je suis en plein XIXème siècle… et quand certains s’écriront « Wahou ! Super ce siècle littéraire ! »… De mon côté, je boude et doit faire preuve d’une grande détermination pour ces lectures !!! Et oui – incroyable mais vrai – pour réussir à lire cette pièce, j’ai dû m’obliger à m’enfermer dans ma chambre et me forcer à lire… Grrrr ! Musset pardon, mais c’est pour moi ennuyeux et criard à souhait
Voilà donc comment je débute cette chronique : avec un goût amer ! Evidemment, ce ressenti n’engage que moi mais analysons un peu ces dires… Si j’ai tout de même mis un cœur coloré à cette lecture c’est pour plusieurs petites choses à sauver dans ce « Lorenzaccio ». Ces choses dont je parle sont plutôt politique et contextuelle… En effet à cette période, la littérature dramaturgique (pas que, mais restons dans le thème) est en pleine mutation et de nombreux écrivains veulent sortir du dictat du classicisme. Place donc à l’air romantique, à ses cheveux longs et à ses pièces de théâtre qui brisent les unités !
Le cœur a donc ces raisons – « que la raison n’a pas » ah non pardon ! Non mais soyons sérieux, que mon cœur ne s’enflamme pas au fil des vers de Musset est une chose mais je ne peux pas renier le bousculement des mœurs et l’énergie mise par l’auteur pour le faire ! En effet, Lorenzaccio est le summum de cette révolution avec ses scènes à décor multiple, ses moultes personnages, son étalement sur plusieurs jours ainsi que son anticléricalisme, sa prise de distance avec la bienséance et son optique du « spectacle dans un fauteuil ». De plus, la liaison au contexte est prédominante : si Musset choisi Florence et le duc Alexandre de Médicis pour sa pièce afin de passer la censure, on y voit tout le même le rattachement au contexte de son temps fait de crises révolutionnaires et d’attentats politiques. Il s’agit donc d’analyser et dénoncer les mouvements républicains mais surtout de démontrer le manque d’action faisant suite à la parole ou encore l’action inutile comme reflet de sa société – où la dernière révolution s’est achevé par un retour monarchique. Musset dévoile ainsi à travers cette pièce l’amertume et la désillusion de son siècle. Comment donc condamné un coup de pied si sauvage dans la fourmilière ?!
Néanmoins, si je ne renie pas tout cela ainsi que l’efficacité de l’auteur, et que je comprends l’obligation d’étudier cette œuvre comme pivot, je ne peux me résoudre à son écriture et à ses trop nombreuses vulgarités même si je sais que c’est voulu… Je suis donc bien contente de l’avoir fini et j’espère maintenant réussir à être objective et neutre lors de mon prochain partiel