Avec un tel sujet, ne pas se sentir concerné, c’est la certitude de passer à coté. Et c’est clairement ce qui m’est arrivé. Impossible de me retrouver dans ces trentenaires. A trente ans j’étais marié, j’avais deux enfants et un boulot stable. A trente ans les amis que j’avais quinze ans plus tôt ne faisaient plus partie du paysage. X était interné en HP, Y était tête de liste FN aux municipales et Z allait se tuer quelques mois plus tard au volant de la voiture qu’il venait de voler. C’est un fait, il y aurait beaucoup à dire sur mes fréquentations d’ados mais quoi qu’il en soit, une fois trentenaire, je n’avais aucune chance ni aucune envie de renouer le contact avec elles, aucune chance ni aucune envie de les retrouver le temps d’un week-end pour faire le point sur nos parcours respectifs et envisager l’avenir.
Niveau graphique par contre, rien, à dire. Le trait de Laurent Bonneau à la mine de plomb est d’une rare intensité, ses planches sans texte splendides, son traitement particulier de la couleur pertinent et son découpage, malgré de nombreuses scènes « statiques », extrêmement dynamique.
Je suis un vrai fan de Laurent Bonneau. J’avais adoré Ceux qui me restent et Nouvelles Graphiques d’Afrique, j’avais beaucoup aimé Et il foula la terre avec légèreté mais là, rien à faire, ce n’était tout simplement pas un album pour moi.
On sème la folie de Laurent Bonneau. Bamboo, 2018. 104 pages. 21,90 euros.
Une lecture commune partagée avec Noukette
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