Ami des biographies et/ou biographie romancée, La mort de Fernand Ochsé de Benoît Duteurtre est pour vous. Avec ce titre, je vous propose un voyage à l’aube du nouveau siècle parmi les plus grands du monde du spectacle et de l’art.
Du début du second empire à celui de la IVe République, cette ville a vu naître un foisonnement de modèles artistiques, théâtraux, picturaux, littéraires, musicaux, qui autorisent à parler de siècle parisien.
Avant La mort de, je ne connaissais absolument pas l’auteur et n’avais même pas encore eu le plaisir de croiser un de ses titres. C’est donc sans préjugés que j’ai fait le grand saut. Et quel saut ! L’auteur nous emmène avec lui à travers une époque passé pleine de folie, où la musique, l’art et l’originalité côtoie les plus grands du Monde. C’est exactement le type de biographie, ici beaucoup moins romancé, que j’aime. Celles qui mettent en lumière des destins oubliés de l’Histoire et leur rendent enfin justice. Oscillant entre essai et roman, La mort de Fernand Ochsé est une ode au Paris disparu des années 20/30 insouciant et à la quête d’un idéal artistique.
Fernand Ochsé, Marie-Louise Catherine Breslau (1898) Brummel, 1931 (opérette)Je me suis plu à découvrir cet homme incroyable ne vivant que pour son art et aimé de tous, que l’horreur de la guerre et de l’antisémitisme aura tué sans scrupule. Lui et toute cette petite société d’artistes émérite d’une époque aujourd’hui révolue. A la fois décorateur, costumier, compositeur mais surtout dandy, Fernand Ochsé aura côtoyé les plus grands. Benoit Duteurtre a une écriture très sensorielle et j’ai très vite eu l’impression d’être parmi eux et d’entendre la musique comme si j’y étais. Accompagné de photos et extraits de journaux, voir de témoignage, le travail de documentation de l’auteur est riche et très fourni. Ce qui tend à rendre crédibles ses écrits et ce n’est pas rien, d’autant plus que l’auteur nous parles souvent de son propre ressenti durant ses recherches.
Résister au bon goût n’est toutefois pas une tâche facile. Celui qui s’y aventure passe pour saugrenu.
Conclusion, un livre merveilleux qui m’aura emporté dans une époque rêvé et fantasmé sur les traces d’hommes souvent oubliés qui auront apporté le rayonnement parisien qu’on connaît aujourd’hui. B.Duteurtre rend hommage à tous ses artistes et surtout un en particulier que l’Histoire aura broyé.
Edition Fayard
300 pages
24 janvier 2018
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