Malgré une mère alcoolique et un père au chômage, la famille Barrett tente de mener une vie ordinaire dans la tranquille banlieue de Beverly, Massachusetts, jusqu’au jour où leur fille de 14 ans, Marjorie, commence à manifester les symptômes d’une étrange schizophrénie. Alors que des événements de plus en plus angoissants se produisent, les Barrett décident de faire appel à un prêtre, qui ne voit qu’une seule solution : l’exorcisme. À court d’argent, la famille accepte l’offre généreuse d’une chaîne de télévision ; en contrepartie, elle suivra la guérison de Marjorie en direct. L’émission connaît un succès sans précédent. Pourtant, elle est interrompue du jour au lendemain sans explications. Que s’est-il passé dans la maison des Barrett ?
Mon avis
Je remercie les éditions Sonatine pour l’envoi de ce livre. La première chose qui m’a attiré dans ce roman à été la couverture que je trouvais à la fois intrigante et dérangeante. De plus, après avoir lu le résumé, je n’avais qu’une envie, celle de découvrir le récit , Moi qui suis fan de tout ce qui touche aux thrillers et à l’horreur. Au final, j’ai passé un excellent moment de lecture même si je n’ai pas non plus frissonné de peur !
L’intrigue nous emmène à la rencontre de la famille Barrett. Ainsi, c’est à travers le témoignage de Merry, la cadette, qui va se confier à une journaliste, que l’on apprendra l’histoire tragique qui a touché sa famille quinze ans plus tôt lorsqu’elle n’avait que huit ans. En effet, sa grande sœur Marjorie va commencer à manifester des signes inquiétants de troubles de la personnalité. Folie, possession ou crise d’adolescence violente ? La famille Barrett ne sait plus quoi faire pour venir en aide à Marjorie, sans compter sur une précarité financière qui ne fait que s’aggraver. Petit à petit l’idée d’un exorcisme finit par germer dans leurs esprits et afin de pallier à leur soucis d’argent, les parents acceptent que cette expérience soit enregistrée pour une émission de télé-réalité.
Dès les premières pages, on est directement plongés dans le vif du sujet. C’est donc à travers de l’enfant qu’a été Perdu que l’on assiste à la déchéance progressive de sa famille. Entre un père qui sombre peu à peu dans le fanatisme religieux, une mère de plus en plus démissionnaire et une sœur qui se transforme petit à petit en étrangère, Merry se retrouve perdue et impuissante. L’auteur exploite de manière intelligente la psychologie de chaque personnage pour nous entraîner dans une ambiance sombre et malsaine.
Il jour avec nos nerfs et cultive cette ambiguïté qui plane sur la supposée possession de Marjorie. Dès lors que l’on croit avoir résolu le mystère, un retournement de situation vient ébranler nos certitudes. On est presque aussi démunis que Merry pour discerner le vrai du faux. L’auteur a su doser son suspense jusqu’au bout.
Paul Tremblay traite par ailleurs d’un aspect tristement virulent dans notre société, à savoir l’engouement des masses pour les médias et en particulier la télé-réalité. Ainsi, le récit de base est ponctué d’articles provenant d’une mystérieuse blogueuse spécialisée dans l’horreur, qui s’amuse à décortiquer les failles et mettre en lumière les clichés que l’on retrouve dans ce genre d’émission.
En bref, Possession est un roman immersif et intense de part l’atmosphère oppressante qui s’en dégage. Une sorte de huis clos qui mettra vos nerfs à vif et promet d’en faire frissonner certains d’entre vous. Je suis d’ailleurs curieuse de voir ce que peut bien nous réserver Paul Tremblay à l’avenir !