J’aime les nouvelles. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Pendant mes études littéraires, j’ai lu quelques classiques, sans trop d’enthousiasme: Poe, Maupassant, Borges, James, Zweig. Défi personnel oblige, j’ai par la suite investigué du côté des Russes: Tchekhov, Gogol et Tourgueniev. J’ai eu une période Le Clézio, une autre Herman Hesse. En gros, ça s’est arrêté là. J’avoue qu’il ne me reste pas grand chose de ces lectures. Rien de marquant, en tout cas.
À l
’époque, je ne lisais pas de littérature américaine, ou très très peu... Les temps ont changé!Grâce à l’enthousiasme contagieux de certains blogueurs, j’ai lu un recueil de Russell Banks: Un membre permanent de la famille. Une révélation. Je connaissais le romancier, mais pas le nouvelliste. Il y a eu, peu de temps après, mon premier Ron Rash, avec Incandescences. Ces deux Américains m’ont redonné la piqure des nouvelles. Depuis, il y a eu l’inoubliable Des hommes en devenir de Bruce Machart et les mémorables Le coeur sauvage de Robin Macarthur et Courir au clair de lune avec un chien volé de Callan Wink, pour ne nommer que ceux-là.Ceux qui n’aiment pas les nouvelles diront que le format est trop court. Qu’à peine commencé, c’est déjà terminé. Qu’ils n’arrivent pas à s’immerger, à s’attacher aux personnages. C’est à Hemingway que l’on prête cette nouvelle de six mots: «À vendre, chaussures d’enfant, jamais portées.» C’est court, certes, mais on ne saurait nier la puissance d’évocation, même avec si peu de mots.Je vois la nouvelle comme un instantané de vie où le superflu n
’est pas permis. Dans une bonne nouvelle, aucun fil ne dépasse. Il n’y a pas d’explications ni de descriptions à n’en plus finir. Cette définition de Marcel Schneider résume à merveille ce que représente pour moi une nouvelle littéraire: «La nouvelle coupe le souffle. Le roman l’entretient à petit feu.» Un recueil de nouvelles est un excellent moyen de faire connaissance avec un auteur. C’est la lecture idéale dans les salles d’attente et les transports.Peut-être que ceux qui n
’apprécient pas ce genre littéraire n’attendent que LA nouvelle qui leur fera changer d’avis?Vous êtes plus d
’une trentaine à participer à notre challenge Mai en nouvelles. Ça commence à fourmiller fort! Votre enthousiasme nous fait immensément plaisir. Il y aura de tout au programme: des recueils américains, québécois, belges, grecs, argentins, français... Ça promet!Electra et moi publieront sous peu, sur nos blogues respectifs, un autre billet créé spécialement pour lister toutes nos lectures, tant les vôtres que les nôtres. Il suffit de nous transmettre (l’une ou l'autre fera l’affaire) le lien vers votre billet (vers votre blogue, vers votre post IG#maiennouvelles ou FB) pour que nous puissions mettre notre liste à jour et la partager. À la fin du mois, un billet récapitulatif sera publié et il y a aura le, non,lestirages au sort pour les surprisesDécouvrons et partageons! Exprimons haut et fort notre attachement pour les nouvelles littéraires. Et, pourquoi pas, tentons d’amadouer les lecteurs réticents!