LE « MOI » D'AVRIL
En chaque fin de mois, un petit recap' en facette de mes lectures ! Avec en quelques lignes mes impressions sur la "meilleure" et la "moins bonne" lecture du mois.
L'histoire commence à peine qu'on est capté tout entier par le récit. Pas d'efforts à faire pour se concentrer, l'esprit est complètement captivé par les mots. Ils sont nombreux ces livres dont on dit "Il mérite d'être lu d'une traite". Ils sont peu ce qu'ils le sont vraiment. L'archipel du chien en est un ! Comment s'arrêter sans avoir le fin mot de l'histoire ? Sans savoir jusqu'où l'homme est disposé à aller pour protéger ses intérêts .
Ce roman c'est une démonstration fine est féroce du processus que certains appliquent pour déshumaniser les migrants, ce refus de dignité qu'il est fait mourir une deuxième fois. Il aborde à merveille la prise de recul pour se déculpabiliser ; cette conscience avec laquelle on s'accommode ; ce sacrifice de l'individu pour le groupe. Ce roman fait mal à l'Homme. Il met en lumière sa vérité, sans jugement, sans commentaire.
C’est plus qu’un roman autobiographique, c’est une déclaration d’amour de l’auteur, Romain, pour sa mère. Une femme surprenante dont la vie entière a tourné autour d’un projet unique : donner toutes les chances à son fils d’être célèbre. Pour cela elle l’a porté aux nues, l’a aimé d’un amour inconditionnel et oppressant. Face à cette avalanche d’amour Romain n’avait pas d’autre choix que de réussir. Il est certain que cet amour l’a porté à bout de bras et lui a permis de traverser les épreuves de la vie, avec une seule idée en tête : ne pas décevoir sa mère.
Romain est un véritable conteur. Il nous conte sa vie, et par là il nous raconte sa mère. Sa mère, une véritable énigme. D’où vient-elle ? Que fuit-elle ? Qui est le père de Romain ? D’où lui vient sa culture ? Son érudition ? Ses manières ? Sa force et sa puissance ? Elle est l’héroïne de ce roman à n’en pas douter. Il nous parle de son enfance en Pologne, son adolescence à Nice et le début de sa vie d’adulte pendant la guerre. Il a mené une vie incroyable, dont il nous partage mille et une anecdotes, mille et une confidences. Il le fait avec beaucoup d’humour. Plus d’une fois j’ai souri, plus d’une fois j’ai ri. Il le fait avec poésie. Il le fait avec arrogance.
J’ai adoré ma lecture d’un bout à l’autre. Très certainement parce que j’ai été complètement subjuguée par cet amour maternel inaliénable. Un amour qui déplace des montagnes. Un amour à la fois fondateur et dévastateur.
Quelle histoire ! Celle de Rose, celle de ses amies et voisines, celle de l’immeuble entier, celle de la France occupée en 1942. Il y a dans leur quotidien beaucoup d’amour et de solidarité, encore plus de secrets et de mystères... et aussi de la délation et des trahisons. L’auteur amène le tout avec beaucoup d’intelligence, elle le fait sans concessions et rend à l’homme toute son ignominie.
Côté dessin : C’est tout simplement renversant.
New York, 1932, sur les chantiers des buildings de Manhattan, notamment celui du Rockefeller Center, on rencontre Giant et ses collègues irlandais. Avec eux, on découvre une époque, une population immigrante pleine de rêves et d’espoir. Et surtout, surtout, on rencontre Giant, tout en carrure et en silence. Il va malgré lui se retrouver embarquer dans une correspondance régulière avec la veuve d’un de ses défunts collègues. Il devait lui annoncer la mort de celui-ci, il n’a pas pu s’y résigner.
J’ai été complètement embarquée. L’histoire, le dessin et l’intrigue : tout est original, tout est passionnant. Il me tarde de lire la suite. D’ailleurs, quand j’ai découvert que je n’aurai pas le fin mot de l’histoire à la fin de l’album, j’ai hurlé à la frustration.
Côté dessin : C’est beau ! La colorisation est dingue.
Et pourtant, on est loin, même très loin du réel ! Il s'agit tout de même d'une intrigue à base créatures horrifiques, dites de cendres, marginales au début du récit, mais qui se multiplient au point de devenir pandémique au fil des pages. Leur prolifération n'est pas un problème en soi c'est plutôt les disparitions d'hommes et d'animaux qu'elles provoquent qui est problématique.
D'apparences humaines, seules les personnes ayant les yeux vairons peuvent distinguer leur vrai nature. Automatiquement, ces derniers deviennent la cible prioritaire des créatures.
L'héroïne, Ashley Torrance, une jeune fille de 17 ans aux yeux vairons, va, au péril de sa vie, tenter de percer leurs secrets et surtout leur genèse. Avec elle, on avance dans l'histoire en allant de question en question. Ô joie, les réponses ont du sens !!
Côté dessin : la beauté ! Graphisme saisissant, couleurs et mise en page incroyable. L'association entre photos et illustrations sur certaines planches est tout simplement démentielle.
Au plaisir.
En chaque fin de mois, un petit recap' en facette de mes lectures ! Avec en quelques lignes mes impressions sur la "meilleure" et la "moins bonne" lecture du mois.
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- L'archipel du Chien de Philippe Claudel (1962-....) | Stock - 14/03/2018
L'histoire commence à peine qu'on est capté tout entier par le récit. Pas d'efforts à faire pour se concentrer, l'esprit est complètement captivé par les mots. Ils sont nombreux ces livres dont on dit "Il mérite d'être lu d'une traite". Ils sont peu ce qu'ils le sont vraiment. L'archipel du chien en est un ! Comment s'arrêter sans avoir le fin mot de l'histoire ? Sans savoir jusqu'où l'homme est disposé à aller pour protéger ses intérêts .
Ce roman c'est une démonstration fine est féroce du processus que certains appliquent pour déshumaniser les migrants, ce refus de dignité qu'il est fait mourir une deuxième fois. Il aborde à merveille la prise de recul pour se déculpabiliser ; cette conscience avec laquelle on s'accommode ; ce sacrifice de l'individu pour le groupe. Ce roman fait mal à l'Homme. Il met en lumière sa vérité, sans jugement, sans commentaire.
- La promesse de l'aube : édition définitive de Romain Gary (1914-1980) | Gallimard - 01/01/1971 *Lecture commune organisée par Treky*
C’est plus qu’un roman autobiographique, c’est une déclaration d’amour de l’auteur, Romain, pour sa mère. Une femme surprenante dont la vie entière a tourné autour d’un projet unique : donner toutes les chances à son fils d’être célèbre. Pour cela elle l’a porté aux nues, l’a aimé d’un amour inconditionnel et oppressant. Face à cette avalanche d’amour Romain n’avait pas d’autre choix que de réussir. Il est certain que cet amour l’a porté à bout de bras et lui a permis de traverser les épreuves de la vie, avec une seule idée en tête : ne pas décevoir sa mère.
Romain est un véritable conteur. Il nous conte sa vie, et par là il nous raconte sa mère. Sa mère, une véritable énigme. D’où vient-elle ? Que fuit-elle ? Qui est le père de Romain ? D’où lui vient sa culture ? Son érudition ? Ses manières ? Sa force et sa puissance ? Elle est l’héroïne de ce roman à n’en pas douter. Il nous parle de son enfance en Pologne, son adolescence à Nice et le début de sa vie d’adulte pendant la guerre. Il a mené une vie incroyable, dont il nous partage mille et une anecdotes, mille et une confidences. Il le fait avec beaucoup d’humour. Plus d’une fois j’ai souri, plus d’une fois j’ai ri. Il le fait avec poésie. Il le fait avec arrogance.
J’ai adoré ma lecture d’un bout à l’autre. Très certainement parce que j’ai été complètement subjuguée par cet amour maternel inaliénable. Un amour qui déplace des montagnes. Un amour à la fois fondateur et dévastateur.
- Collaboration horizontale de Mademoiselle Navie et Carole Maurel (1982-....) Delcourt - 25/01/2017
Quelle histoire ! Celle de Rose, celle de ses amies et voisines, celle de l’immeuble entier, celle de la France occupée en 1942. Il y a dans leur quotidien beaucoup d’amour et de solidarité, encore plus de secrets et de mystères... et aussi de la délation et des trahisons. L’auteur amène le tout avec beaucoup d’intelligence, elle le fait sans concessions et rend à l’homme toute son ignominie.
Côté dessin : C’est tout simplement renversant.
- Giant, Vol. 1 de Mikaël (1974-....) Dargaud - 02/06/2017
New York, 1932, sur les chantiers des buildings de Manhattan, notamment celui du Rockefeller Center, on rencontre Giant et ses collègues irlandais. Avec eux, on découvre une époque, une population immigrante pleine de rêves et d’espoir. Et surtout, surtout, on rencontre Giant, tout en carrure et en silence. Il va malgré lui se retrouver embarquer dans une correspondance régulière avec la veuve d’un de ses défunts collègues. Il devait lui annoncer la mort de celui-ci, il n’a pas pu s’y résigner.
J’ai été complètement embarquée. L’histoire, le dessin et l’intrigue : tout est original, tout est passionnant. Il me tarde de lire la suite. D’ailleurs, quand j’ai découvert que je n’aurai pas le fin mot de l’histoire à la fin de l’album, j’ai hurlé à la frustration.
Côté dessin : C’est beau ! La colorisation est dingue.
- Les collisions de Joanne Richoux (1990-....) | Ed. Sarbacane - 04/04/2018
- Juste un peu de cendres de Day Thomas (1971-....) | Glénat - 25/10/2017
Et pourtant, on est loin, même très loin du réel ! Il s'agit tout de même d'une intrigue à base créatures horrifiques, dites de cendres, marginales au début du récit, mais qui se multiplient au point de devenir pandémique au fil des pages. Leur prolifération n'est pas un problème en soi c'est plutôt les disparitions d'hommes et d'animaux qu'elles provoquent qui est problématique.
D'apparences humaines, seules les personnes ayant les yeux vairons peuvent distinguer leur vrai nature. Automatiquement, ces derniers deviennent la cible prioritaire des créatures.
L'héroïne, Ashley Torrance, une jeune fille de 17 ans aux yeux vairons, va, au péril de sa vie, tenter de percer leurs secrets et surtout leur genèse. Avec elle, on avance dans l'histoire en allant de question en question. Ô joie, les réponses ont du sens !!
Côté dessin : la beauté ! Graphisme saisissant, couleurs et mise en page incroyable. L'association entre photos et illustrations sur certaines planches est tout simplement démentielle.
Au plaisir.