Les autobiographies : bêtes noires des mauvais éditeurs

Les autobiographies : bêtes noires des mauvais éditeurs

Un éditeur m’a dit un jour que les autobiographies étaient la bête noire des éditeurs. Inintéressantes pour les lecteurs, invendables si l’auteur n’est pas une star. Bref, à l’entendre, les lecteurs que nous sommes refuserions de nous intéresser à l’histoire d’une personne réelle (mais nous précipiterions pour vider les rayons de livres concernant celle d’un vampire) simplement parce que la vie d’une vraie personne est ennuyeuse.J’ose présumer que la vie de cet éditeur doit donc être bien morose.

Heureusement j’ai aussi rencontré des éditeurs qui m’ont dit exactement l’inverse. Cependant ils y mettaient tous une condition : que l’autobiographie soit bien écrite et liée à des évènements auxquels le lecteur peut s’identifier. Ainsi, la vie d’une personne pendant la seconde guerre mondiale a beaucoup plus de chance d’intéresser ceux qui l’ont vécue ou qui ont un intérêt particulier pour cette époque. Logique.

Cependant je souhaiterais (en tant que simple lectrice dont les éditeurs semblent mieux savoir que moi ce qui me plairait) donner un point de vue que j’entend souvent parmi d’autres passionnés de livres : une autobiographie peut être toute aussi passionnante si la vie de la personne n’a justement aucun rapport avec la nôtre.

Je m’explique.

Nous ne vivons, hélas, qu’une vie. C’est d’ailleurs, je pense, une des raisons qui nous pousse à lire. Est-ce que vous ne vous êtes pas demandé, quelquefois, quelle est celle de votre voisin ? d’un américain moyen ? d’un enfant ? d’une nonne ? Que sais je moi ? De toute autre personne que vous ? Moi si, tout le temps.

C’est là que j’aime les autobiographies. Elles me permettent, sans masque, fard et fariboles, d’entrer dans la vie de quelqu’un comme moi, mortel, sans aucun super pouvoir précis et devenir , le temps d’un instant, mon voisin, une new-yorkaise, un petit garçon ou la bonne du curé.

Pour cette raison je crois sincèrement que toute autobiographie a son intérêt et toutes ont des choses à nous apporter pour enrichir nos vies, vivre ensemble et se comprendre. Si elles sont mal vendues je ne suis pas certaine que ce soit au lecteur qu’il faille s’en prendre….

Alors, par contre, effectivement, il faut une plume (et même une sacrée) pour écrire ce genre de livre car on n’a pas l’aide des artifices, de la magie ou des vampires pour intéresser le lecteur. On n’a pas non plus de modèles de best-sellers à recopier et il sera sans doute plus difficile de vendre une œuvre unique (sa vie) qu’un resucé de “cinquante nuances de Gray” au pays des esquimaux. On a que son cœur et sa plume. Mais quand on a les deux quel régal !

Juste après cet article je vous ferai la critique de l’une d’entre elle et je vous propose de lire le livre.

Vous n’y trouverez peut-être que la vie d’un petit garçon ou peut-être que vous y trouverez beaucoup plus.

A vous de voir.

Les autobiographies : bêtes noires des mauvais éditeurs