« Et la chute continuait, et se terminait toujours dans les ténèbres. […]
Chaque fois, la gravité gagnait.
Une étoile qui tombe ne se raccroche pas. »
Genre : Contemporain
Nationalité : Angleterre
Date de publication : 2018
Éditeur : Casterman
Traduction : Alice Marchand
Note :
Résumé :
- Inventer la recette des cupcakes parfums oursons gélatine
- Fréquenter un garçon qui chante dans le groupe Muffin Wars
- Réaliser une expo sauvage dans la cafétéria du lycée
- Fouiller sans hésiter une benne à ordures (avec des gants et pour la bonne cause)
- Avoir envie d’embrasser le chanteur du groupe Muffin Wars
- Accrocher partout des affichettes « Camie est passée par là »
- Et penser très fort que oui, même si on est la fragile et fantasque Juniper Lemon, on peut survivre à la disparition de Camie, sa soeur tant aimée. Parce que 1. l’amour ne meurt jamais, et 2. on a mis au point une infaillible stratégie du bonheur.
Mon avis :
Il est rare, voire même très rare ces derniers temps, que je lise un roman en seulement deux jours. Je suis plutôt du genre à faire durer le plaisir, à lire un peu par-ci, un peu par-là, et cela même si j’apprécie énormément ma lecture. Mais, comme toujours, il faut bien une exception à la règle. Surtout quand le roman en question traite d’un sujet qui me tient à coeur, pour ne pas dire sensible chez moi, le deuil. Alors oui, sans hésiter, je peux clamer haut et fort que Juniper Lemon ou la stratégie du bonheur a été pour moi une petite dose de bonheur !
Qu’est-ce qui me rend si enthousiaste envers cette histoire ? C’est tout simplement son côté authentique, frais et plein de bonnes énergies. C’est une sorte de petits concentré de bonheur qui se dilue au fil des pages. On se plonge dans l’histoire avec une simplicité surprenante et l’on ne voit clairement pas les chapitres défiler. En tout cas, ce fut le cas pour moi. Pourtant, j’avais cette petite crainte que le roman ne verse un peu trop dans le mélodrame recouvert d’amour sirupeux mais c’est l’exact opposé ! Et personnellement, j’adore !
D’autant plus que j’ai tout de suite accroché avec Juniper, cette jeune fille créative et altruiste qui tente de survivre à la disparition soudaine de sa soeur. Elle ne s’apitoie pas sur son sort, au contraire elle tente d’avancer en se raccrochant à ses souvenirs. On la voit évoluer dans son deuil et réapprendre à vivre en l’absence de sa soeur sans que cela ne soit dans la démesure ou l’excès. Non, tout est très justement décrit, sans fausse note. Même la romance m’a agréable surprise. Certes, elle est présente mais au lieu de vampiriser l’histoire, elle y ajoute un petit plus très agréable. Ce qui, en soit est un exploit car de ce côté-là, je suis assez pointilleuse. Mais il faut dire que c’est parce que j’ai aimé le personnage de Brand. Le pseudo bad boy accro aux bonbons m’a charmé de part son histoire. De même que les autres personnages tels que Kody ou encore l’Éponge.
Car l’un des points forts de ce roman est qu’il n’est en rien linéaire. Même si nous ne suivons que le point de vue de Juniper, d’autres petites histoires viennent s’imbriquer et enrichir au fur et à mesure l’histoire principale. Du coup, pas le temps de s’ennuyer puisqu’en plus du mystère Juniper tente de résoudre on découvre d’autres histoires et on en apprend un peu plus sur la mort de Camilla, sa soeur. En plus de cela, ce roman aborde le thème du deuil avec beaucoup de justesse. Il parvient à émouvoir tout en faisant sourire et même à faire passer un joli message. Un savoureux mélange mené par l’agréable et entraînante plume de Julie Israel.
En réalité, le seul bémol que je relève dans ce roman est la présence de fautes, un peu trop nombreuses à mon goût. Certes, je vais paraître pointilleuse pour certains mais en ce qui me concerne dès que je trouve une faute, je me focalise dessus et cela me coupe dans ma lecture (petits souvenirs du master d’édition bonjour !). Et quand les erreurs s’enchaînent, ça m’agace. D’habitude, quand le roman compte deux ou trois fautes, je n’en tiens pas rigueur, car les erreurs, ça arrive (même moi j’en fais et il y en aura sûrement dans cet article, après tout, personne n’est infaillible). Mais quand je relève une dizaine de fautes tout au long du roman … là ça passe mal. Néanmoins, j’ai été tellement emballée par l’histoire que j’ai réussi à passer outre (comme quoi !). Je voulais à tout prix connaître le fin mot de l’histoire et je n’ai pas été déçue, loin de là. L’audace de l’auteure m’a définitivement conquise.
C’est à chacun de trouver son propre bonheur. Il peut venir d’un petit rien, ou d’un rêve que l’on accomplit ou que sais-je encore. Une chose est sûr, c’est que Juniper Lemon ou la stratégie du bonheur peut fortement contribuer à nous rendre le sourire quand l’univers autour de nous semble gris. Une petite dose de bonheur, ça ne se refuse pas !
Bisous à vous mes petits bouquineurs !
L’auteure :
Julie Israel est une auteure de fiction et une artiste expérimentale.
Site de l’auteure : http://www.julieisrael.com/
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