Les dames blanches Pierre Bordage Édition L'Atalante, 2015 377 pages Genre : Science-Fiction
Résumé :
Une étrange bulle blanche d’une cinquantaine de mètres de diamètre est découverte un jour dans une bourgade de l’ouest de la France. Elle attire et capture Léo, trois ans, le fils d’Élodie. D’autres bulles apparaissent, grossissent, et l’humanité échoue à les détruire. Leur activité magnétique de plus en plus importante perturbe les réseaux électriques et numériques, entraînant une régression technologique sans précédent. Seule l’«absorption » de jeunes enfants semble ralentir leur expansion… La peur de disparaître poussera-t-elle l’humanité à promulguer la loi d’Isaac ? Mais peut-on élever un enfant en sachant qu’il vous sera arraché à ses trois ans ? Camille, qui a elle-même perdu un fils, et son ami Basile, d’origine malienne – ufologue de son état – vont essayer de percer le mystère des dames blanches afin d’éviter le retour à la barbarie.
Mon avis :
Si je me suis penchée sur ce livre c’est parce que le titre m’a « trompée », les dames blanches m’évoquent ces femmes fantomatiques sur le bord des routes qui me foutent les jetons mais qui en même temps me fascinent assez et j’étais emballée à l’idée d’un bouquin qui se servait de ces histoires, finalement ce titre n’a rien à voir du tout avec cela mais le résultat n’est pas si mal !
De grosses bulles blanches apparaissent un peu partout dans le monde, on ne sait ni pourquoi elles sont là ni d’où elles viennent mais elles sèment le chaos en « absorbant » de jeunes enfants et une fois à l’intérieur il est impossible de les récupérer ni même de détruire ces bulles qui grossissent peu à peu, se font de plus de plus en plus nombreuses et font beaucoup de dégâts sur leur passage…
« Les dames blanches » est un titre de science-fiction où il n’y a pas énormément de moments d’action, c’est plus axé sur le côté psychologique, sur l’atmosphère pesante instaurée par une telle crise et sur des réflexions bien pessimistes, ce n’est vraiment pas fait pour remonter le moral mais c’est bien fait; d’abord ce qui entoure les dames blanches tient en haleine, on se questionne beaucoup et l’auteur nous distille suffisamment d’informations sur elles tout au long du récit pour qu’on ne soit pas frustré mais pas assez pour que les réponses deviennent trop évidentes; ensuite c’est tous les thèmes développés, notamment au sujet de l’éthique, que le livre devient vraiment intéressant et dense, l’auteur creuse le propos et pousse à la réflexion sans que cela devienne lourdingue et que cela empiète sur l’intrigue.
Si le bouquin pêche un peu c’est surtout parce qu’il y a beaucoup (trop) de points de vue différents, on suit je ne sais combien de personnages et personnellement j’avais parfois du mal à m’y retrouver, que ce soit pour savoir qui est qui, quelle relation il a éventuellement avec les autres, s’il a perdu un enfant à cause des bulles… ce n’est pas toujours simple de tout mémoriser. Ce n’est pas complètement un point négatif parce que cela participe à la richesse du récit et à la réflexion sur les thèmes abordés (car tous les personnages n’ont pas tous le même avis sur les choses) mais ce que vivent les personnages est parfois assez redondant…
Je suis aussi un peu mitigée sur le dénouement, je le trouve plutôt convaincant et cohérent mais en même temps un poil simpliste, quand on voit la très longue période de temps sur laquelle se déroule l’histoire je m’attendais à une raison un peu plus recherchée pour justifier la présence de ces bulles, ce n’est pas mauvais mais un peu trop banal et déjà vu à mon goût.
Bref, même si certaines choses ont pu me gêner c’est tout de même une bonne entrée en matière dans l’univers de Pierre Bordage, en tout cas moi j’en suis plutôt contente et je sais que je continuerai avec l’auteur avec son livre « Porteurs d’âmes » qui m’attend déjà dans ma pile à lire qui j’espère proposera des réflexions aussi intéressantes que celles développées dans « Les dames blanches ».
Ma note :