Quand j’étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : "Arrête avec tes mensonges."
J'inventais si bien les histoires, parait-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux.
J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre. Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale. Mais un amour, quand même. Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.
Mon avis :
La claque. Je viens de me prendre la claque de ma vie.
Autant régler le truc de suite : ce roman est un pur coup de cœur (deux d'affilée, didonc).
L'adulte Philippe Besson n'a jamais caché son homosexualité. L'ado ne l'a jamais confirmée, a préféré la taire et passer au dessus des insultes.
A 17 ans, il rencontre Thomas. Tout les sépare, ils ne sont pas dans la même classe, n'ont pas les mêmes centres d’intérêt, ne viennent pas du même monde.
Et pourtant, Thomas va venir vers lui. Ensemble, ils vont vivre leur première grande histoire d'amour.
L'auteur nous la raconte. Nous raconte le secret, la relation cachée parce qu'encore honteuse, la complicité, les rires, les partages, l'amour, la joie. L'insouciance de la jeunesse.
Et puis, forcement, la séparation. Chacun a mené sa vie de son coté. L'un visiblement plus heureux que l'autre. C'est ça, quand on cache qui on est vraiment. On ne peut pas etre heureux en (se) mentant).
Cette histoire est la plus belle histoire d'amour que j'ai lue de toute ma vie (j'avoue, j'en ai pas lu beaucoup). La plus forte, la plus vraie, la plus triste. On ne peut que regretter cet immense gâchis.
L’écriture de Philippe Besson est superbe, on lit son histoire d'une seule traite.
Tout est beau dans ce livre. C’était une lecture magnifique. Je suis amoureuse de Philippe Besson, clairement.