Trois amours de ma jeunesse, Danièle Saint-Bois
Quel est ce phénomène étrange qui vous fait tomber raide fou, folle, d’un, d’une tout à fait inconnu(e) juste à l’instant d’avant le premier regard et qui vous transforme en douleur ambulante ?
Repéré lors de sa sortie, j’ai eu l’occasion de le recevoir par les éditions Juilliard que je remercie chaleureusement.
Trois amours de ma jeunesse est un livre autobiographique centré autour de trois femmes, dont Mia, véritable socle de la vie de l’auteure. C’est par la disparition de cette femme à la personnalité unique que s’ouvre le récit. L’occasion de renouer avec le passé et d’ouvrir sa mémoire à la recherche de souvenir. Danièle Saint Bois par des mots simples décrit et raconte toutes ces personnalités qui l’ont forgée et peut-être créée.
Le style est parfois surprenant, le vocabulaire est sans filtre et les phrases courtes donnent un certain rythme à la lecture. Pourtant, j’en ressors avec un avis mitigé. J’ai eu comme une sensation de lourdeur et de tourner autour du pot sans apporter un regard sur les décennies traversées. Mais est-ce vraiment le propos ? N’est-ce pas plutôt cette peur de l’oubli, de la vieillesse et de la mort que nous raconte l’auteure ? Il y a un vrai questionnement sur ce qu’elle est en tant qu’être et en tant que femme. Je regrette quand même quelques indices temporels qui aurait permis de mieux situer et structurer un peu plus. Mais je retiendrais de ce livre quelque chose d’intime, écrit avec de la force et un certain courage. Car il en faut pour se mettre ainsi à nue.
En conclusion, c’est un livre imparfait, parfois long mais peut-être nécessaire à l’auteure, qui prend le temps de revenir sur chacune de ces trois femmes. Qui derrière la façade cache une quête d’identité et une ode à l’amour (et à la fidélité) servi par un style surprenant, sans dialogue, qui pourrait ne pas déplaire.
Edition Julliard
182 pages
4 janvier 18