Extrait
«La joie véritable n’a pour cause rien de visible ou de tangible, c’est une joie sans cause que vous donne la seule sensation d’exister comme âme et comme esprit. Alors, au lieu d’attendre de posséder quelque chose ou quelqu’un pour vous réjouir, au contraire, réjouissez-vous de l’existence des êtres et des choses, car c’est dans cette joie qu’ils vous donnent que vous avez la sensation qu’ils vous appartiennent. C’est ce qui vous donne de la joie qui vous appartient, alors que ce qui vous appartient ne vous donne pas nécessairement beaucoup de joie. Tout ce qui vous réjouit, vous le possédez, et beaucoup mieux que si vous en étiez le vrai propriétaire.»
C’est en 1937 que le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov (1900-1986), philosophe et pédagogue français d’origine bulgare, est arrivé en France. Bien que son oeuvre aborde les multiples aspects de la science initiatique, il précise: « Les questions qui se posent à nous seront toujours les mêmes: comprendre ces êtres que nous sommes, découvrir le sens de notre existence et surmonter les obstacles qui se trouvent sur notre chemin. Alors, ne me demandez pas de vous parler d’autre chose, je reviendrai toujours sur ces mêmes sujets: notre développement, nos difficultés, le chemin à parcourir et les méthodes pour le parcourir. »
Les humains croient savoir ce dont ils ont besoin. Interrogez-les sur ce qu’ils souhaitent, et vous verrez leur réponse: presque tous mentionneront la santé, la famille, la maison, le métier, les voyages, etc. Mais alors, pourquoi ceux qui ont tout cela se sentent-ils encore insatisfaits et malheureux? Parce que leurs besoins profonds ne sont pas ceux de leur corps physique, ni même ceux de leur coeur ou de leur intellect, mais les besoins de leur âme et de leur esprit. Or, ces besoins-là ne peuvent être comblés que par le monde spirituel. Seulement voilà, ils ont l’habitude de considérer tout ce qui est spirituel comme irréel, donc négligeable et même à éviter. Pourtant, combien de personnes, si elles sont sincères, doivent reconnaître que les contes de fées par exemple les plongent, pour un moment au moins, dans une sorte de ravissement! Certains diront qu’il leur est agréable de retrouver là des impressions de l’enfance. Oui, peut-être un peu, bien sûr. Mais la véritable explication, c’est que le merveilleux est un besoin de l’âme humaine et que ce que l’on appelle irréel est en vérité tout à fait réel, plus réel que ce que nous avons l’habitude de considérer comme la réalité. Pourquoi? Parce que tout y est non seulement vivant, mais animé et doué de parole: les rochers, les fleurs, les arbres, les animaux… Et les forces de la nature y agissent avec intelligence. Et puis surtout, c’est qu’au-delà de la naïveté apparente de ces contes, sont décrites des réalités de notre vie intérieure. Lorsque, dans certaines circonstances très particulières, le subtil, l’irréel, le féérique font irruption dans notre vie, nous nous sentons comme un arbre qui, arraché jadis à sa terre est transplanté quelque part dans un milieu hostile, retrouverait soudain sa forêt natale où il peut à nouveau s’enraciner et revivre. Cette sensation que nous éprouvons parfois que le merveilleux, le surnaturel est la véritable partie de notre âme, n’est pas une illusion: elle a son origine dans notre structure psychique. C’est pourquoi, ceux qui refusent de prendre en considération ces besoins de leur âme, éprouveront toujours au fond d’eux-mêmes une sorte d’insatisfaction. Même comblés par la fortune, au milieu des honneurs, des succès, de la gloire, ils auront toujours la sensation d’un vide. Et il est inutile d’essayer de nier ou de refouler cette sensation, car elle est là pour nous obliger à marcher sur le chemin qui nous conduira jusqu’à la Source de la lumière.
Aux sources inaltérables de la joie est le 2ème ouvrage écrit d’après des conférences d’Omraam Mikhaël Aïvanhov que je découvre, après Nature humaine et nature divine. Dans ce livre, il nous affirme que rester constamment dans la joie est tout à fait possible, et nous donne des pistes pour y parvenir.
Vivre sans arrêt dans la joie paraît impossible. Si, c’est possible quand on connaît la structure de l’être humain, quand on sait qu’au-delà des corps physique, astral et mental, il possède encore trois corps supérieurs: les corps causal, bouddhique et atmique qui le mettent en relation avec le monde divin. S’il arrive à les développer, même les soucis et les chagrins ne peuvent en rien altérer et obscurcir ce qu’il est en train de vivre dans le monde de la lumière.
Dans beaucoup d’ouvrages on nous dit que pour être dans la joie il faut voir les côtés positifs des choses, rester dans le positif. Mais pour les voir, pour savoir les reconnaître, il faut connaître le fonctionnement de l’univers et de l’humain, ce que nous enseigne Omraam Mikhaël Aïvanhov. Son enseignement ne demande pas simplement de considérer que le meilleur de ce qui nous arrive, mais de changer notre façon de voir nos difficultés et nos épreuves. Être dans le véritable bonheur, réaliste. Ne pas prendre les choses à coeur car nous sommes juste des voyageurs sur cette terre et se souvenir que ce qui nous paraît insurmontable maintenant, ne représentera plus rien pour nous dans une semaine, un mois ou un an. Ne jamais perdre de vue que chaque difficulté est justement placée là pour nous faire évoluer, et c’est donc en soi une merveilleuse chose dont nous pouvons nous réjouir. Et de toute façon, une vie facile est juste symbole de stagnation. Nous devons apprendre à percevoir en quoi une épreuve nous fait progresser et avancer. Aussi, certains de nous ont une mission, dont ils ont fait la promesse de la réaliser eux divinités, avant de s’incarner dans cette vie. Comment savoir quelle est cette mission? Vous le découvrirez en rentrant profondément en vous-même et lorsque cette dernière se manifestera avec une telle force en vous que vous ne pourrez plus la nier ou l’ignorer. Et rien ne devra vous arrêter de la réaliser, vous devrez apprendre à aller toujours plus loin, à oser poser pied là où il n’y a pas encore de chemin. Regarder en direction de ce but vous maintiendra dans la joie.
Il est clair que la peur est l’un des plus grands facteurs qui nous fait instantanément sortir d’un état joyeux. Ici aussi, pour apprendre à dominer cette peur, il faut la comprendre. Nous disons de nous « j’ai le vertige », « j’ai peur des araignées », « j’ai toujours été mal à l’aise dans le noir » et nous nous identifions à ces affirmations pensant qu’elles nous accompagnerons toute notre vie. Si seulement nous comprenions que bon nombre de nos peurs sont simplement le fruit de mémoires d’autres vies, d’autres incarnations, nous pourrions faire en sorte de travailler sur ses peurs, de les concevoir autrement, de lâcher prise sur elles et de les dépasser. Cette mémoire, ce sont des accidents ou autres, survenus dans un passé proche ou lointain, qui s’est inscrite dans votre subconscient. Vous avez donc le pouvoir sur vos peurs.
Tout ce qui vous réjouit, vous le possédez vraiment, et beaucoup mieux que si vous en étiez propriétaire. Quelle joie vous pouvez ressentir devant la beauté de la nature, le lever du soleil, le ciel étoilé! Et pourtant ils ne sont pas matériellement à vous. Le plus important est cette faculté de se réjouir, et non la possession. Et si vous voulez goûter une joie éternelle, vous devez chercher à vivre dans l’âme et dans l’esprit qui, seuls, ont la faculté de vous projeter dans l’espace infini et dans l’éternité. À ce moment-là, même si un malheur vous frappe, même si vous souffrez, vous ressentez encore de la joie, une autre sorte de joie.
L’homme s’enlève lui-même sa joie en comptant constamment sur l’estime des autres, surtout sur celles de personnes qui manifestent souvent leur nature inférieure. La seule estime sur laquelle on doit compter est celle de notre Créateur, et nous l’avons, tout le temps. Mais l’homme se fait surtout beaucoup de mal en oubliant que dans l’Homme cosmique, nous sommes tous un, et que le coup, la blessure ou la critique que l’on inflige à un tiers nous reviendront forcément. Si nous travaillons à apporter la bonté, la générosité et la patience à chacune de nos rencontres, ce sont ces mêmes choses que l’on se renverra vers soi-même. Apportez le bien aux autres, et vous apporterez le bien dans votre vie. Aussi, le sentiment d’injustice qui nous vide souvent de toute joie pourra disparaître lorsque l’on comprendra que chaque cause a son effet, immanquablement. Chaque bienfaiteur est récompensé et toute personne malveillante récolte ce qu’elle sème. Simplement, nous ne vivons pas assez longtemps dans notre incarnation terrestre pour voir se produire toutes les causes à tous les effets. Si nous vivions plus longtemps, nous les verrions, et nous rendrions compte à quel point tout est juste. Et grâce à cette conscience de la durée, vous développerez pleinement une nouvelle vertu qu’est la patience.
Les livres de la collection Izvor ont beau être courts, ils sont si riches et si remplis d’informations absolument incroyables et importantes, qu’après chaque lecture, j’ai l’impression d’être une nouvelle personne. Ma conscience s’ouvre et ma façon de considérer le monde change à une grande vitesse. Et la vie quotidienne est tellement plus facile lorsque l’on en comprend le fonctionnement. Encore un coup de coeur à placer sur mon étagère de livres à relire.
Pour que la création devienne éloquente, vivante, pleine de sens, il faut apprendre son langage. Toute votre existence doit tendre vers ce but: entrer en communication avec un monde ouvert et ses habitants. Des habitants, il y en a partout: dans l’eau, l’air, la terre, le feu, les montagnes, les arbres, le soleil, les étoiles… partout! Et ils nous saluent, nous font des signes. Mais qui les voit?… Et qui voit que la nature est une substance lumineuse traversée par des rayons dont aucune langue ne peut décrire la beauté et les couleurs? Pour que ces habitants vous acceptent, pour qu’ils vous secourent et vous soutiennent, préparez-vous à entrer dans ce monde immense avec votre attention, votre compréhension et votre amour. Vous y habitez déjà, vous y marchez, mais vous devez l’ouvrir encore à votre conscience, ôter le voile qui vous empêche de le voir.