A l’aube de Philippe Djian

A l’aube de Philippe DjianA l’aube

Philippe Djian

Gallimard

Avril 2018

Lu sur liseuse

Nul doute possible, Djian, plus que jamais, fait de la rétention d’informations et manie l’ellipse avec force. Le lecteur est mis à contribution. Il doit lui-même faire le lien entre les personnages, comprendre entre les lignes, les indices étant parsemés ça et là à petites doses, ne jamais relâcher l’attention, ni la tension, lire Djian n’est pas aisé, mais qu’est-ce que c’est bon !

Drogue, sexe et petites culottes. Mort des parents. Un frère autiste, une sœur prostituée. C’est une ambiance glauque, sombre, malgré un titre qui laisserait à penser que la lumière est au bout du tunnel.

Djian est sûr de lui, parfaitement maître de sa narration, et le lecteur s’amuse à assembler le puzzle, au gré de la plume acérée de l’auteur.

Mais… Mais…

Mais, malgré une première moitié prometteuse et bien menée, je me suis essoufflée, j’ai pris mes distances et j’ai regardé les personnages de loin, sans plus les voir, sans plus les comprendre mais en ne sachant que trop où ils allaient. J’ai trouvé la seconde partie ennuyeuse et, comme pour son dernier roman, j’ai regretté cette fin rapide, expédiée et pas si surprenante que ça. J’ai eu l’impression de ne rester qu’à la surface des choses, que l’histoire était esquissée, sans jamais permettre au lecteur de s’installer, l’art de l’ellipse poussé à son paroxysme. J’ai bien peur que Djian ne soit plus pour moi.

Parce qu’au final, j’ai eu l’impression de lire un roman inabouti dans lequel je n’ai savouré que la première moitié.