Les chroniques oubliées sont consacrées aux romans pour lesquels on manque de temps ou pour lesquels on a du mal à trouver les mots pour en parler… mais que l’on ne veut malgré tout – et surtout – pas oublier.
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Hélène a dix-huit ans lorsqu’elle débarque à Paris dans l’espoir de devenir célèbre d’une manière ou d’une autre. Elle loge chez sa cousine qui ne se contente pas de lui faire découvrir les quartiers célèbres… La cocaïne puis la MDMA alias Marie, deviennent les compagne de ses nuits… « Je danse sans bouger. Je suis l’ivresse en personne. » Écumant les boîtes de nuit et les after, la jeune fille perd pied avec la réalité. « Suis-je la seule à ressentir ce que je ressens? » Un texte âpre et acide, servi par une plume poétique, qui donne peu à peu la nausée… « Ce qui brille le plus en mes nuits de cristal n’est pas la lumière de la scène, mais la peau moite des âmes poudreuses, qui scintille. »
Folio – 2017 – 96 pages
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Baddawi, c’est le camp de réfugiés où se retrouve la famille d’Ahmed, à Tripoli au Liban. Après la Nakba, en 1948, les Palestiniens sont chassés de chez eux et ne peuvent revenir. Dans cette BD biographique, la dessinatrice raconte l’enfance et l’adolescence de son père, sous forme d’anecdotes – parfois cocasses – nous dépeignant le quotidien d’un enfant réfugié palestinien en temps de guerre. L’histoire personnelle s’imbrique dans l’Histoire du conflit. Un roman graphique engagé qui nous offre un témoignage émouvant.
Seinkis – 2018 – 120 pages
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Nous retrouvons Lena et Lila, à la fin des années 60. Elles ont vingt-cinq, puis trente ans. Lena vient d’écrire un roman et s’installe à Florence, découvre le mariage, la maternité et réfléchit à l’écriture d’un deuxième livre… Quant à Lila, elle travaille toujours dans son usine mais compte retourner vivre dans le quartier de leur enfance à Naples. J’ai trouvé ce 3ème tome beaucoup plus sombre que les précédents. Il nous dépeint les luttes & agressions entres fascistes et communistes. Elena découvre le féminisme et la maternité, la vie conjugale qui ne l’épanouit guère. Une plume toujours aussi addictive, voire davantage pour décrire avec brio une amitié toujours aussi tumultueuse et ambivalente.
Folio – janvier 2018 – 544 pages