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Je n’ai jamais été une grande amatrice de bande dessinée. À la maison, seul mon père lisait quelques BD. Je n’avais à me mettre sous la main que Astérix et Obélix, Tintin et Michel Vaillant, des univers masculins qui ne m’ont jamais interpellé. Encore aujourd’hui, je ne regarde que très rarement le rayon bande dessinée de ma librairie.
Exception faite pour « Emma et Capucine » qui a réussi à me taper dans l’oeil avec son illustration de couverture aux allures douces et modernes.
Emma et Capucine sont soeurs et partagent un rêve : entrer ensemble dans la prestigieuse école de danse de l’Opéra de Paris pour devenir danseuses étoiles. Capucine passe les premières auditions avec succès. Pas Emma… et le monde de la jeune fille s’écroule. Mais sa vocation n’est-elle pas ailleurs ?
Si son père l’encourage à chercher sa propre voie, sa mère n’envisage pas qu’elle puisse renoncer à la danse. Quant à Capucine, l’idée même d’évoluer sans sa soeur lui paraît un défi insurmontable. Néanmoins, Emma découvre de nouveaux horizons et de nouvelles sensations grâce au hip-hop…
Emma et Capucine veulent devenir danseuse étoile à l’Opéra de Paris. Pour atteindre leur rêve, aidées de leur mère, elles passent des heures à répéter la chorégraphie qu’elles danseront à l’audition. Les sacrifices sont nombreux et malheureusement Emma échoue aux auditions contrairement à sa jeune soeur qui est reçue à l’internat. Il est temps pour Emma de réfléchir à son avenir.
Comme beaucoup d’adolescents, ces deux jeunes filles ont un rêve. Il est très facile de pouvoir s’identifier à ses deux héroïnes, car on a toutes et tous été dans ce même cas de figure, qu’on ait voulu être chanteuse, pianiste, actrice ou vétérinaire. Cependant, la réalité a tendance à nous rattraper très vite. Et la question à se poser est de savoir s’il faut tout sacrifier pour espérer atteindre un rêve qui ne nous appartient pas ou voir si l’on ne peut pas vivre différemment.
Cette bande dessinée diffuse un très beau message sur l’apprentissage de soi. J’ai, d’ailleurs, retenu cette citation de Jerôme Hamon que l’on devrait tous suivre même à nos âges avancés : « C’est ta vie, Emma. Ne te soucie pas de ce que pensent les autres. Sinon tu finiras par avoir une vie qui fait rêver ces gens, mais pas toi… Et puis, de toute façon, la seule chose qui compte pour les gens qui t’aiment, c’est on bonheur. Alors peu importe qu’ils comprennent tes choix ou non… »
Lena Sayaphoum, l’illustratrice de la bande dessinée, est une artiste à l’univers onirique, poétique pour lequel je suis tombée sous le charme dès les premières vignettes. Subjugué par la beauté et la finesse du trait, mais surtout par la lumière subtile apportée à chaque dessin, je me suis intéressé à son travail. Je vous conseille fortement de visiter son Tumblr pour découvrir son art.
Le plaisir de la lecture a été couplé au plaisir visuel. Emma se débat avec ses choix soutenus par son père, et finalement sa mère qui l’a porté toutes ces années, et la peur d’abandonner sa soeur Capucine. Elle fait également de nouvelles expériences que je suis curieuse d’approfondir dans le second tome de cette BD.
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