Au programme de ce nouveau rendez-vous Le samedi, c’est jeunesse, une visite au musée, une randonnée en montagne, une partie de soccer et un monstre pas si monstrueux que ça! Sans oublier une visite guidée de maisons à travers le monde. C’est parti!
Au musée, Ingela P. Arrhenius, Marcel & Joachim, 12 pages, 2018.
Pour ceux qui préfèrent les animaux, il y a, dans la même collection, La savane.♦ ♦ ♦
Madame Blaireau vit au pied d’une petite montagne: le Pain de sucre. Chaque dimanche, elle emprunte le sentier qui mène au sommet. En chemin, elle cueille des champignons, salue les animaux qu’elle rencontre et porte secours à une tortue. Un dimanche, Madame Blaireau se sent observée. Lulu, un petit chat, l’épie. Lulu aimerait bien monter tout en haut de la montagne et voir ce qu’il y a là-haut. Mais il est tout petit et doute tellement de lui... Les encouragements de Madame Blaireau chassent ses craintes. Lulu pose des questions, toujours. Madame Blaireau lui apprend plutôt à aiguiser son regard et à tendre les oreilles. La randonnée dominicale au Pain de sucre se déroule dorénavant à deux. Jusqu’au jour où Madame Blaireau est trop fatiguée et laisse Lulu gravir la montagne en solitaire. Mais Lulu ne restera pas seul longtemps...
Le chemin de la montagne
est l’un des plus beaux albums sur la transmission du savoir et l’altruisme qu’il m’ait été donné de lire depuis très longtemps. Comme dans L’autobus (Comme des géants) et Le lion et l’oiseau (La Pastèque), le trait de Marianne Dubuc est fin et rempli de détails. Ses mots n’en disent jamais trop. Simple, mais non simpliste. Au passage, les p’tits loups rencontrent un bruant à gorge blanche et un urubu à tête rouge; ils feront aussi la distinction entre un champignon comestible (boletus edulis) et un champignon vénéneux (amanita muscaria). Le chemin de la montagne dégage une douceur qui fait du bien. Une ode lumineuse à la lenteur de vivre. Magique!Le chemin de la montagne,
Marianne Dubuc, Comme des géants, 72 pages, 2017.♦ ♦ ♦Le monstre est de retour. Le regard dirigé vers lui,Souris, Oiseau et Cochon s’interrogent et discutent. Mais qui est ce monstre si terrifiant? Nul autre que le petit lecteur. Et s’il n’était pas si méchant qu’ils le pensent?
Si je suis fan des albums du duo Escoffier et Di Giacomo, là, ils se sont surpassés.
Le monstre est de retour
est d’une malicieuse efficacité. Les dialogues des trois compères (à lire à voix haute) sont dynamiques et savoureux. Les expressions des animaux sont hilarantes et bien rendues. En entendant le nom des animaux (Popocaca, Pataprout), les p’tits loups se tordront de rire. La finale à elle seule vaut le détour. Un album original et désopilantLe monstre est de retour,
Michaël Escoffier (texte) et Kris Di Giacomo (illustrations), Gallimard jeunesse, 28 pages, 2018.♦
♦ ♦Un gamin joue au soccer. Son père, tout aussi passionné que son fils, assiste à toutes les parties et crie plus fort que tout le monde. Lorsque l’entraîneur annonce que l’équipe a besoin d’un parent bénévole, le gamin dit à son père que l’équipe a besoin de lui. Plutôt que de distribuer les collations, le papa décide de prendre part à la partie, au grand dam de son garçon. Papa joue pour gagner. Lorsque son fils lui dit qu’on joue pour s’amuser, le papa fait des tonnes de bêtises. Fiston explique à son père en quoi consiste un bon esprit sportif. Papa donnera à son fils une raison d’être enfin fier de lui!Un papa dans l’équipe de soccer plaira tout particulièrement aux petits sportifs. Le principal intérêt de cet album écrit au je tient dans le renversement des rôles. Le jeune garçon est découragé du comportement de son père, qui fait précisément tout ce qu’il ne faut pas faire: se plaindre, faire une crise, cueillir des fleurs sur le terrain, etc. La patience du gamin est mise à rude épreuve alors qu
’il tente désespérément d’apprendre à son père à bien se comporter sur le terrain. Les illustrations aux gros traits regorgent de couleurs vives et accrochent l’oeil. Chapeau pour la représentation des personnages qui met de l’avant l’égalité des sexes et la diversité ethnique.Un papa dans l’équipe de soccer, Maureen Fergus (texte) et Mike Lowery (illustrations), Scholastic, 32 pages, 2018.♦
♦ ♦Imagine que tu puisses choisir de vivre n’importe où dans le monde… quelle maison choisirais-tu? Un appartement à Londres pour te promener tous les jours le long de la Tamise? Une maison de Brooklyn face aux buildings de Manhattan? À Kyoto, dans une maison aux cloisons de papier? En Birmanie, sur une maison flottante? En Islande, dans une maison en bois au bord de l’eau? À Séville, avec un grand salon ouvert sur le ciel ou encore à Mexico?J’ai eu un gros coup de cœur pour cet album qui met l’architecture à l’honneur. Comme l’indique le titre, Maisons autour le monde présente différentes maisons à travers le monde par le biais d’animaux de compagnie (les amoureux des chiens et des chats seront ravis). Si les habitations sont mise de l’avant, l’environnement (les arbres et la flore sont bien représentés) et l’aménagement intérieur ne sont pas en reste. Les illustrations de Paula Blumen sont sublimes - l’utilisation de la couleur et les particularités de chaque maison m’ont fascinée. Je ne peux cependant pas m’empêcher d’avoir un petit bémol: sur les dix-sept habitations, trois sont situées aux États-Unis, deux aux Pays-Bas, deux en France et deux en Espagne. Rien en Afrique ni en Océanie. J’aurais apprécié un plus large éventail de pays. Un album magnifique qui célèbre l’ouverture sur le monde, suscite la discussion et rassasie la curiosité.
Maisons autour le monde, Mia Cassany (texte) et Paula Blumen (illustrations), Nathan, 40 pages, 2018.