Vous connaissez probablement tous Esad Ribic, que nous avons rencontré à Naples au dernier Comicon. Il s'agit du dessinateur des récentes Secret Wars, et que l'on retrouve aussi sur le récent numéro one-shot Marvel Legacy, outre un run très apprécié sur Thor avec Jason Aaron. Son style est tout en retenue, des aquarelles merveilleuses, baignées dans une lumière pastelle, qui donnent un sens du merveilleux et de la poésie à chacune de ses planches.
Né à Zagreb en 1972, Esad a commencé à travailler pour le marché croate et allemand, avant que la guerre dans l'ex-Yougoslavie le pousse vers l'Europe et les États-Unis. En 1996, il débute chez Antartic press, puis passe chez Vertigo et enfin Marvel Comics, où on le retrouve sur de superbes histoires comme Silver Surfer Requiem, ou Sub-Mariner the Depths.
Esad est une force de la nature, une montagne, et il sait en jouer; on a parfois l'impression d'avoir un colosse bourru assis à la table en face de nous, pour autant, dès que l'on commence à discuter, on s'aperçoit que le type est éminemment sympathique. On l'a croisé de bon matin, le premier jour du Comicon, alors qu'il était en train d'achever un splendide Wolverine (et les autres dessinateurs déballaient à peine leurs valises). Presque tentés d'acheter l'oeuvre, on n'avait malheureusement pas l'argent (merci le Printemps des Comics...), cela dit on a vite compris de quoi il en retourne : "C'est pour personne, c'est juste pour me chauffer, et puis comme ça, ça va attirer les clients pour la suite!" Une démarche commerciale fort efficace tant les œuvre de Esad en live sont spectaculaires à voir faire, et tant elles séduisent un nombreux public. À Naples il était possible de trouver un numéro spécial de Marvel Legacy en italien, avec une variante cover de Ribic. "C'est une histoire importante avec le retour de wolverine, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai accepté de la dessiner." Une belle responsabilité après les secondes "guerre" secrètes"..." ça n'a pas été facile... le personnage qui m'a le plus intéressé, c'était Fatalis, d'ailleurs j'étais très heureux, car c'est le dernier que j'ai dessiné sur ma dernière page! Je serai toujours reconnaissant à Marvel pour m'avoir confié cette tâche, mais les choses ont changé en cours de route, j'ai dû dessiner beaucoup plus de pages, avec les mêmes délais... j'ai réussi à tout faire en 9 mois, mais merde, 250 pages plutôt que 180, et au lieu de 7 numéros au départ il y en a eu 9! Imaginez un peu ma réaction, quand on m'a envoyé le scénario du numéro, 2 qui inopinément faisait 44 pages!" Et pourquoi ce style si particulier? "En fait je suis un peintre, autrement dit j'aime réaliser des œuvre différentes, qui vont au-delà d'un trait simple, comme souvent dans les comics... j'aime faire de petits tableaux, mais ça me demande beaucoup de temps. Je suis un grand fan de la peinture de la Renaissance, parmi mes artistes préférés, sculpture peinture ou architecture, citons Le Caravage, Michel-Ange, Brunelleschi , dans un autre siècle Rodin." Durant tout le Comicon de Naples, Ribic n'a eu de cesse de signer des autographes et de dessiner : une véritable machine à produire des commissions au format A3, entièrement peintes, pour un prix de 300 €. Cela restait une aubaine dès lors qu'on pouvait se le permettre. Nous en avons eu une bonne série sous les yeux, et je peux vous dire que aucune ne dépareillait. Une masse de petit chefs-d'œuvre en continu, plusieurs jours durant. Assurément un des artistes les plus intéressants du moment, car capable de produire autre chose que du comics formaté, et d'introduire énormément d'action, de romantisme et de réflexion, en même temps, dans le même dessin, Ribic est encore dans la phase ascensionnelle de sa carrière. Au fait, vous saviez à qui il s'est inspiré pour dessiner le Docteur Strange, dans la mini-série Secret Wars? La réponse est amusante : "Freddie Mercury".
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Esad est une force de la nature, une montagne, et il sait en jouer; on a parfois l'impression d'avoir un colosse bourru assis à la table en face de nous, pour autant, dès que l'on commence à discuter, on s'aperçoit que le type est éminemment sympathique. On l'a croisé de bon matin, le premier jour du Comicon, alors qu'il était en train d'achever un splendide Wolverine (et les autres dessinateurs déballaient à peine leurs valises). Presque tentés d'acheter l'oeuvre, on n'avait malheureusement pas l'argent (merci le Printemps des Comics...), cela dit on a vite compris de quoi il en retourne : "C'est pour personne, c'est juste pour me chauffer, et puis comme ça, ça va attirer les clients pour la suite!" Une démarche commerciale fort efficace tant les œuvre de Esad en live sont spectaculaires à voir faire, et tant elles séduisent un nombreux public. À Naples il était possible de trouver un numéro spécial de Marvel Legacy en italien, avec une variante cover de Ribic. "C'est une histoire importante avec le retour de wolverine, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai accepté de la dessiner." Une belle responsabilité après les secondes "guerre" secrètes"..." ça n'a pas été facile... le personnage qui m'a le plus intéressé, c'était Fatalis, d'ailleurs j'étais très heureux, car c'est le dernier que j'ai dessiné sur ma dernière page! Je serai toujours reconnaissant à Marvel pour m'avoir confié cette tâche, mais les choses ont changé en cours de route, j'ai dû dessiner beaucoup plus de pages, avec les mêmes délais... j'ai réussi à tout faire en 9 mois, mais merde, 250 pages plutôt que 180, et au lieu de 7 numéros au départ il y en a eu 9! Imaginez un peu ma réaction, quand on m'a envoyé le scénario du numéro, 2 qui inopinément faisait 44 pages!" Et pourquoi ce style si particulier? "En fait je suis un peintre, autrement dit j'aime réaliser des œuvre différentes, qui vont au-delà d'un trait simple, comme souvent dans les comics... j'aime faire de petits tableaux, mais ça me demande beaucoup de temps. Je suis un grand fan de la peinture de la Renaissance, parmi mes artistes préférés, sculpture peinture ou architecture, citons Le Caravage, Michel-Ange, Brunelleschi , dans un autre siècle Rodin." Durant tout le Comicon de Naples, Ribic n'a eu de cesse de signer des autographes et de dessiner : une véritable machine à produire des commissions au format A3, entièrement peintes, pour un prix de 300 €. Cela restait une aubaine dès lors qu'on pouvait se le permettre. Nous en avons eu une bonne série sous les yeux, et je peux vous dire que aucune ne dépareillait. Une masse de petit chefs-d'œuvre en continu, plusieurs jours durant. Assurément un des artistes les plus intéressants du moment, car capable de produire autre chose que du comics formaté, et d'introduire énormément d'action, de romantisme et de réflexion, en même temps, dans le même dessin, Ribic est encore dans la phase ascensionnelle de sa carrière. Au fait, vous saviez à qui il s'est inspiré pour dessiner le Docteur Strange, dans la mini-série Secret Wars? La réponse est amusante : "Freddie Mercury".
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