Il y a peu, j’ai eu l’occasion de clôturer la série Versailles (une production franco-canadienne) qui s’étale sur trois saisons et a été tournée en langue anglo-saxonne. Vous connaissez maintenant ma passion pour l’Histoire, et plus encore lorsque celle-ci touche la seconde moitié du XIXe siècle ou encore les Années folles. Curieusement, je me suis également toujours fortement intéressée au siècle de Louis XIV, et ce même si je n’aurais absolument pas souhaité vivre à cette époque. Je dois vous avouer que j’ai tout simplement dévoré les épisodes de Versailles. Je compte pour autant partager avec vous un avis le plus objectif possible, car des petits points faibles il y en a aussi… Tout est loin d’être parfait, et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
À 28 ans, Louis XIV est encore marqué par l’épisode de la Fronde (vécu lorsqu’il était enfant aux côtés de sa mère, Anne d’Autriche). Le monarque souhaite plus que tout asseoir son pouvoir et soumettre la noblesse à son autorité. La construction de Versailles sera un symbole fort. L’objectif du souverain : que toute la Cour gravite autour de lui, mais surtout autour de son soleil.
De cette série, je garde un souvenir plutôt positif (malgré les quelques maladresses que je vous détaillerai dans les paragraphes suivants). Les décors, les costumes : tout est somptueux. C’est un vrai régal pour les yeux. J’ai également apprécié le découpage de la série. Si la première saison se concentre sur la présentation des personnages et la montée en puissance de Louis XIV, la deuxième fait la part belle aux favorites du roi (Mme de Montespan en tête) mais aussi à la fameuse affaire des poisons. La troisième saison explore quant à elle l’énigme de l’homme au masque de fer. Elle nous offre ainsi une hypothèse plutôt intéressante, bien que trop invraisemblable à mon goût. Du côté des acteurs, je n’ai pas non plus été déçue. George Blagden nous livre un portrait de Louis XIV plutôt humain, et à la fois intime. Figure toute-puissante du Grand Siècle, le monarque nous est ici présenté avec quelques fragilités. Plutôt intéressant ! Tandis que Louis XIV souhaite montrer son pouvoir au monde entier, intrigues, passions, inimitiés et coups bas rythment la vie de la cour.
Ma saison préférée reste sans doute la saison 2. La principale raison : Philippe d’Orléans (Alexander Vlahos), dit Monsieur, frère du roi. Ce personnage revient au centre de l’intrigue, et je dois dire que j’ai adoré suivre ses péripéties avec le Chevalier de Lorraine (que j’ai trouvé très amusant), puis plus tard la Princesse Palatine. Ce duo-trio est peut-être curieusement le plus sain face au caractère pestouille et manipulateur de la marquise de Montespan, ou encore face au danger que peut représenter la marquise de Maintenon (que j’imaginais beaucoup plus sympathique par rapport à l’image qu’elle peut véhiculer dans la série). Versailles nous montre malgré tout que de nombreux nobles subissaient les codes imposés par la vie de la cour, mais surtout l’étreinte étouffante de certaines décisions prises par le roi. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Certains sont même plutôt intéressants à suivre : je pense à Fabien Marchal, à Claudine (une femme qui exerce la médecine dans les deux premières saisons) ou encore à Sophie de Clermont (la Duchesse de Cassel).
Mais alors qu’est-ce qui a pu quelque peu me décevoir après vous avoir présenté ces quelques points positifs ? Toute la partie crédibilité et véracité historique. Versailles reste une fiction oui, et prend sa source dans l’Histoire. Pour autant, j’ai été bien embêtée (voire fortement agacée) de découvrir le destin de la reine, Marie-Thérèse d’Autriche. Ce qui nous est présenté ici n’a rien à voir avec ce qu’a vécu l’épouse du Roi-Soleil. Et j’ai été gênée de découvrir ce qui avait été pensé ici par les scénaristes… De même, je n’ai pas été convaincue pour un sou par toute la partie imaginée autour du mystérieux prisonnier au masque de fer (l’hypothèse proposée ici me semble peu crédible, et éloignée des hypothèses posées par les historiens). Sans compter les quelques anachronismes que j’ai pu repérer ici et là. Plutôt décevant ! Reste que cette série peut tout à fait être visionnée, et s’apprécier, comme simple série de divertissement. Tous les petits curieux prendront alors plaisir à partir à la découverte du château de Versailles. Sans compter que cette adaptation a la bonne idée de faire souffler un certain vent de modernité, notamment dans la manière dont des personnages du XVIIe siècle nous sont présentés. Un soin tout particulier est apporté au cadrage, aux costumes, aux images. Alors pourquoi ne pas vous laisser tenter !