Les quatre • Agatha Christie

quatre Agatha Christie

Les quatre • Agatha Christie

Éditions Le livre de poche, 2014 (188 pages)

Ma note : 16/20

Quatrième de couverture …

Hercule Poirot semble enfin avoir trouvé des adversaires à sa mesure : un quatuor criminel, dont le but n’est rien de moins que de s’assurer la domination du monde. Rude bataille en perspective !

La première phrase

« Je connais des gens qui adorent traverser la Manche, des gens capables, à l’arrivée, de rester dans leur transat en attendant que le bateau ait jeté l’ancre, puis de rassembler leurs bagages, sans panique avant de débarquer. »

Mon avis …

Je n’avais pas retrouvé ma chère Agatha Christie depuis décembre 2017, et qu’est-ce qu’il me tardait de mettre au travail mes petites cellules grises aux côtés d’Hercule Poirot ! Je poursuis donc mon aventure, en lisant les enquêtes du détective belge dans leur ordre de publication. Après Le meurtre de Roger Ackroyd, place aux Quatre. La Reine du Crime signe ici une enquête quelque peu atypique, et fort plaisante à suivre. Confrontés à un dangereux quatuor criminel, Poirot et Hastings auront du pain sur la planche. La survie de l’équilibre du monde en dépend. Oui, rien que ça.

Dès les premières pages, j’ai eu plaisir à retrouver le fidèle Hastings. Surprise… ! Le lecteur apprend que celui-ci s’est marié, et vit depuis un an et demi dans un ranch, en Argentine, auprès de sa compagne. Qu’à cela ne tienne, notre cher Hastings s’apprête à effectuer une visite éclair à son grand ami : Hercule Poirot (qui ne s’attend absolument pas à ces retrouvailles).

Lorsque j’ouvre un roman d’Agatha Christie, je sais toujours que je m’apprête à passer un très bon moment. Je me suis réellement attachée aux héros que cette grande dame de la littérature a pu imaginer. Pourquoi, je ne le sais pas vraiment. Hercule Poirot présente un ego surdimensionné, Hastings est toujours coiffé au poteau dans la résolution des enquêtes, l’inspecteur Japp arrive presque exclusivement en guest-star. Et pourtant…. J’ai à nouveau été scotchée par ce qui nous est proposé avec Les quatre. Agatha Christie s’essaie ici au roman d’espionnage. Nos héros se retrouveront aux prises avec les quatre Grands (une organisation secrète qui ne tardera pas à faire du rififi). Un Chinois mystérieux, un Américain fortuné, une scientifique française et le Destructeur composent cet organisme qui frappe quand on s’y attend le moins.

L’intrigue de base a de quoi faire sourire. Pourtant, si nous nous remettons dans le contexte de l’époque (le roman a été publié en 1927), nous pensons à la période d’entre-deux-guerres, au futur krach boursier, ou encore à l’émergence des régimes totalitaires en Europe. De quoi créer un climat de tension. Pour une fois, Poirot se retrouve en grande difficulté dans une enquête. Il ira même jusqu’à faire intervenir son frère jumeau résidant à Spa, en Belgique… Comme de coutume, ses petites cellules grises tourneront à plein régime, peut-être même plus que d’habitude. Car le groupe des Quatre ne compte nullement se laisser intimider. S’il parvenait à supprimer le capitaine Hastings et cet énergumène si encombrant flanqué de moustaches, ce serait encore mieux !

Les quatre fait désormais partie de mes enquêtes préférées de Poirot, tant elle se montre originale et est menée à tambour battant. J’ai désormais hâte de poursuivre avec nos personnages. La prochaine fois, je lirai donc Le train bleu (1928).

Extraits …

 » – […] Nom d’un tonnerre !
En poussant cette exclamation, Poirot me tira précipitamment en arrière, juste à temps pour éviter un arbre qui venait de s’abattre sur le trottoir. Un peu plus, il nous aurait terrassés. Poirot, pâle et défait, le regarda fixement.
– Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, Hercule Poirot, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national !
– Merci ! répondis-je froidement. »