Les Crèvecoeur, tome 1 : Edith et Romain (Antonia Medeiros)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

En vente sur Amazon

 Partenariat

Auteur : Antonia Medeiros

Editeur : Silk Thread Publishing

paru le : 15 Février 2018

488 pages papier

Thème : Romance Historique

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Fait partie de la série

Les Crèvecoeur

Résumé :

« Un destin unique, une obsession familiale, le poids des secrets.
Germain Crèvecœur, l'un des plus grands créateurs de chaussures pour femmes du XXe siècle, vient d'être retrouvé pendu. Il lègue à un fils mystérieux tous ses biens, y compris une maison étrange aux murs couverts de souliers féminins et des lettres dans lesquelles le défunt dévoile le roman de sa vie ainsi que ses plus terribles secrets...
Pris entre l'amour fusionnel de sa mère Édith et la folie fétichiste de son père cordonnier, Germain grandit au début des années 1920 conscient de sa différence et de sa sensibilité à l'élégance féminine. Des tragédies familiales et des secrets qui hantent son histoire, il puisera toute la force de sa passion créatrice afin de répondre à cette unique question : peut-on guérir son âme au fond d'une bottine pour dames ?
Entre passions et intrigues familiales, la saga des Crèvecœur est un hymne à la féminité et une fresque fascinante où se mêlent Histoire, sensualité et quête du bonheur.
Édith et Romain est le premier tome de cette saga familiale en deux volets. »

18/20

Je remercie Livraddict pour ce partenariat (le dernier par ailleurs, car ils arrêtent pas le forum, juste les partenariats). Je remercie également l'auteur et la maison d'édition qui m'ont fait parvenir son livre. J'adore la couverture, je ne saurais pas dire pourquoi c'est juste que j'ai croisé les doigts pour pouvoir le découvrir. J'ai eu cette chance, sinon je ne pourrais pas écrire ma chronique maintenant.

Le roman est découpé en deux parties, il y a d'abord Edith, puis Romain. (Oui, comme le titre). RAphalël est un jeune homme qui est contacté par un notaire. Un pli lui est remis, il doit se présenter à l'enterrement... de son père ! Tout cela pour avoir le droit d'hériter. Hors ce dernier est décédé depuis bien longtemps. Un grand mystère, surtout que lorsqu'il en parle avec sa mère, elle nie tout. Et le pire, lui interdit d'y aller. Forcément lorsqu'on vous interdit quelque chose, on n'a qu'une envie, faire le contraire. Raphaël va donc se présenter devant le cercueil qui est en fait une boite à chaussures géante. Un dialogue avec le notaire de nouveau, une clé offert : celle de sa maison et le voila qui va en apprendre beaucoup plus sur ce "Germain Crèvecoeur".

« Elle s'assit à son pied, à la fois fascinée et terrifiée par l'énormité de cet arbre dont elle n'avait jamais jusqu'alors remarqué l'existence. Il était effrayant et majestueux à la fois, mais étrangement, elle s'y sentait bien. à l'ombre des noeuds verts de ses branches, recroquevillée contre la monstruosité de son tronc, Edith se mit à pleurer. Elle pleura de plus en plus fort, de tout son corps, pour vider ce qui restait encore en elle. Elle pleura encore et encore, sans pouvoir s'arrêter inondant de ses larmes l'écorce sèche du hêtre qui semblait lui aussi couler ses pleurs le long de ses branches. »

Une saga en deux tomes qui est vraiment passionnante. Une recherche sur les chaussures, sur la manière de les créer, de les concevoir. L'histoire se passe avant 1900 pour continuer jusque dans les années 1970. Suivre le personnage de Raphaël pour remonter dans le temps. Ces découvertes nous permettent de mieux comprendre la vie de l'époque sans réellement parler des guerres mondiales. Elles sont présentes, mais l'intérêt n'est pas là. Il y a la famille, les liens entre eux. De nombreuses émotions qui parcourent les personnages : l'espoir, les désillusions, la tendresse, l'amour, la haine... Être cordonnier de père en fils, jusqu'à ce qu'il y ait un hic : Edith. Elle n'est pas un garçon et par conséquent ses parents ne peuvent pas lui passer le flambeau. Il faut lui trouver un mari. Tout réside dans le paraître, mais le nouveau venu est bien différent de ce qu'il montre. Il y a de la mélancolie dans le texte, une soif d'apprendre également. Les personnages dévoilent leur vie sans faux semblant, avec leur crainte, leur désir.

L'histoire se passe essentiellement à Bayeux, puis vers la fin sur Paris. Les tapisseries, l'église, les rues, les commerçants. Pour ma part une chaussure reste une chaussure. Maintenant que j'ai lu ce premier tome, je dois dire que je la vois différemment. Non je ne serais pas aussi obsédée par la perfection, mais imaginer qui pourrait porter telle ou telle pointure, avec quoi est déjà un bon début. Il y a beaucoup de détails que ce soit sur les machines, sur les tissus, les croquis.

La partie sur Edith montre une femme qui ne reste pas dans l'ombre. Elle a envie de vivre sa vie avec un mari aimant. Ce qui sera malheureusement tout le contraire. Rechercher un peu de bonheur est-ce si répréhensible ? Un peu, beaucoup de folie avec ce Romain Crèvecoeur, son mari. C'est un fourbe, malsain, calculateur. Il est capable du pire, comme du pire ! Cet homme ne voit que son nombril et les chaussures. Lui qui n'était pas dans ce métier se voit investit de créer sa propre collection. Vivre d'une passion oui, mais pas au détriment des autres, surtout de sa famille. Edith est généreuse, allant jusqu'à aider les hôpitaux de guerre pour donner un peu de bonheur à ceux qui en ont besoin, même les ennemis.

« Chaque pièce avait sa fonction, ses employés et ses règles, et à mesure que l'on avançait dans l'usine, la chaussure prenait vie sous les doigts racornis d'automates en blouse bleue. Tous gardaient la tête baissée, la main se levait de temps en temps pour faire tourner la roue de la machine, et un bras se tendait pour déposer la chaussure sur un panier, qu'un autre commis s'empressait de porter dans la pièce suivante. Et ainsi de suite jusqu'à finition de la chaussure, inspection finale et emballage dans une boîte qui se rendait directement dans les magasins parisiens. Pourtant, malgré la mécanique huilée de l'engrenage et la répétition des gestes des employés, il y avait quelque chose de presque agréable, dans cette usine. »

La seconde partie, sur Romain, suit les mots de leur fils : Germain. Raphaël a hérité. Il tombe sur ce que son père lui a laissé. Germain est si jeune et pourtant comprend bien des choses. Comme ce manque d'amour entre sa mère et son père. Le fait que ce dernier n'a d'amour que pour son travail. Germain et Romain ont une manière de communiquer particulière. Le fils cherche l'approbation constante envers son père. Mais ce dernier s'en fiche comme de sa première chemise. Germain est cet homme énigmatique qui raconte d'où il vient. ce qu'il a vécu, ce qu'il a fait pour aider sa mère à vivre.

En conclusion j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre. L'écriture est très agréable. Et la découverte des chaussures m'a énormément plu. C'est une très belle lecture et j'espère pouvoir continuer avec le dernier tome.