Le principe : chaque dimanche, je pioche un livre dans ma bibliothèque, au hasard. Et je vous en fait découvrir les premières lignes - ou plutôt le premier paragraphe, parfois la première page. Ce rendez-vous est une idée de (LA LECTUROTHÈQUE).
L'ÉTÉ DES CHAROGNESSimon JohanninEditions AlliaJanvier 2017140 pages
On marchait sur le bord de la route quand on est tombés dessus, ça faisait déjà quelques jours qu'on le cherchait. Il s'était barré après ça, comme si tout de suite il avait senti que ça allait chier pour lui. Il parait qu'ils peuvent sentir ce genre de chose les chiens, en tout cas lui avait bien senti.C'est Jonas qui l'a vu en premier, il était en train de fouiller dans les feuilles mortes avec sa truffe juste à l'entrée du champ qui part sur la gauche de la route, celle qui mène au hameau qu'on habite tous les deux.On l'a fait venir un peu plus loin jusque dans la remise avec la grille accrochée au plafond qui servait avant à faire sécher les châtaignes dans le bois avec les grands bêtes. Il voulait pas entrer dans la remise alors on l'a frappé bien fort dans la gueule avec un bâton pour qu'il y aille et il a couru se mettre au fond contre le mur.Nous on s'est tous les deux mis derrière lui, la porte était très basse et il y avait des feuilles mortes partout sur le sol. On y voyait pas grand chose parce que Jonas et moi on cachait la lumière du jour qui entrait derrière nous, si bien que le chien il a dû voir que nos ombres se pencher et ramasser les pierres au sol et les lui jeter bien fort en plein sur sa tronche de con.Il a commencé à gueuler pire que la mort et nous on l'a défoncé avec les pierres jusqu'à ce qu'il gueule plus du tout. Ca a duré longtemps, mais à la fin on aurait dit qu'il restait plus que des poils, du sang et un bruit d'os mouillé qui flottait dans l'air humide de la cabane. On est restés là un moment à sentir la drôle d'odeur se répandre dans la pièce puis on a fait demi-tour, on allait bientôt nous appeler à table et fallait pas qu'on soit à la bourre si on voulait pas se prendre tout de suite la première droite de la journée.J'ai grandi à la Fourrière, c'est le nom du bout de goudron qui finit en patte d'oie pleine de boue dans la foret et meurt un peu plus loin après les premiers arbres.La Fourrière, c'est nulle part.
Ces premières lignes vous donnent-elles envie de lire le livre ?
L'avez-vous déjà lu ?
L'ÉTÉ DES CHAROGNESSimon JohanninEditions AlliaJanvier 2017140 pages
On marchait sur le bord de la route quand on est tombés dessus, ça faisait déjà quelques jours qu'on le cherchait. Il s'était barré après ça, comme si tout de suite il avait senti que ça allait chier pour lui. Il parait qu'ils peuvent sentir ce genre de chose les chiens, en tout cas lui avait bien senti.C'est Jonas qui l'a vu en premier, il était en train de fouiller dans les feuilles mortes avec sa truffe juste à l'entrée du champ qui part sur la gauche de la route, celle qui mène au hameau qu'on habite tous les deux.On l'a fait venir un peu plus loin jusque dans la remise avec la grille accrochée au plafond qui servait avant à faire sécher les châtaignes dans le bois avec les grands bêtes. Il voulait pas entrer dans la remise alors on l'a frappé bien fort dans la gueule avec un bâton pour qu'il y aille et il a couru se mettre au fond contre le mur.Nous on s'est tous les deux mis derrière lui, la porte était très basse et il y avait des feuilles mortes partout sur le sol. On y voyait pas grand chose parce que Jonas et moi on cachait la lumière du jour qui entrait derrière nous, si bien que le chien il a dû voir que nos ombres se pencher et ramasser les pierres au sol et les lui jeter bien fort en plein sur sa tronche de con.Il a commencé à gueuler pire que la mort et nous on l'a défoncé avec les pierres jusqu'à ce qu'il gueule plus du tout. Ca a duré longtemps, mais à la fin on aurait dit qu'il restait plus que des poils, du sang et un bruit d'os mouillé qui flottait dans l'air humide de la cabane. On est restés là un moment à sentir la drôle d'odeur se répandre dans la pièce puis on a fait demi-tour, on allait bientôt nous appeler à table et fallait pas qu'on soit à la bourre si on voulait pas se prendre tout de suite la première droite de la journée.J'ai grandi à la Fourrière, c'est le nom du bout de goudron qui finit en patte d'oie pleine de boue dans la foret et meurt un peu plus loin après les premiers arbres.La Fourrière, c'est nulle part.
Ces premières lignes vous donnent-elles envie de lire le livre ?
L'avez-vous déjà lu ?