Ceux qui restent
Scénario de Josep Busquet
Dessin et couleurs d’Axel Xoul
Delcourt
mars 2018
128 pages
Cette BD, je l’ai vue chez Mo’ et puis je l’ai oubliée, et mon vendeur de BD préféré me l’a mise entre les mains, un jour que je venais faire le plein chez lui. Comme il a eu raison !
Wendy, vous connaissez ? Peter Pan, le capitaine Crochet ? L’île des enfants oubliés ? Et bien ce n’est pas leur histoire, mais l’histoire de Ben qui a vécu, tout comme Wendy, ce départ vers un monde à sauver, un monde d’aventures. Seulement, on ne va pas le suivre, lui. On va suivre ses parents.
Que deviennent les parents des enfants aventuriers, qui partent, reviennent, repartent, reviennent, repartent encore jusqu’à ce qu’ils ne soient plus des enfants ?
Cette BD c’est le point de vue de ceux qui restent, mais aussi celui des voisins, des proches, des journalistes, des enquêteurs, des sceptiques. Cette BD c’est l’envers des contes pour enfants, c’est le côté sombre du miroir, c’est la face cachée des belles histoires qu’on raconte à nos enfants. C’est le cauchemar.
J’ai vraiment beaucoup aimé, j’ai été embarquée comme dans un thriller haletant jusqu’à cette fin terrible, glaçante, mais pouvait-il en être autrement ? Colorisé dans les teintes bleu-brun-gris à l’image des sentiments des parents, de facture assez classique dans le trait, cet album nous narre une histoire originale et puissante et qui nous invite à réfléchir à nos réactions humaines face au désarroi de ceux qui vivent un drame. Soupçon de maltraitance, enlèvement, fugue, chacun y va de son avis, mais qui peut croire à l’incroyable ?
Cette BD m’a fait penser à l’excellent Ces jours qui disparaissent de Timothé Le Boucher, pour certains aspects que je ne peux dévoiler ici.
A découvrir, vraiment !
Brize aussi a été fascinée.