Ottila a décidé d’être heureuse et ça va faire mal. Ottila a un problème. Enfin, elle en a un paquet. D’abord elle est alcoolique. Son père est mort pendant qu’elle se complaisait dans une éternelle gueule de bois. Sa sœur a été internée. Sa mère est en train de craquer. Et ses amis la tirent vers le bas. Sauf Thalès, le type le plus sain qu’elle ait jamais rencontré. Thalès donne envie à Ottila de devenir meilleure. Alors elle décide de faire un doigt à son « contexte » pourri et vole Le Petit Livre du bonheur à la bibliothèque. Puis elle entreprend de le scrapbooker sauvagement : mails, SMS, transcriptions de séances de thérapie, dessins… tout y passe..
Mon avis
Je remercie tout d’abord les éditions Milady pour m’avoir donné l’occasion de découvrir ce roman par le biais du challenge Netgalley 2018 ! Comme vous pouvez vous en douter, La première chose qui a attiré mon attention a été le titre. Il fait dire qu’il est accrocheur et tape à l’oeil. J’ai d’ailleurs pensé que l’histoire ne pouvait qu’être déjantée avec un titre pareil mais, au final, j’ai été quelque peu déçue par ma lecture et j’en attendais beaucoup plus que ça !
L’autrice nous entraîne à la rencontre d’Ottila, jeune femme de 30 ans qui a décidé d’être heureuse en réglant certains de ses soucis personnels, à commencer par son alcoolisme et sa vie amoureuse chaotique. Pour se faire, Ottila va s’aider du « Petit livre du bonheur », un bouquin sur le développement personnel qu’elle va transformer en une sorte de journal intime. Jour après jour, elle y ajoutera les retranscriptions de ses entretiens avec sa thérapeute, les sms et mails reçus de ses proches, les citations qui l’inspirent et tout ce qui a rythmé son quotidien durant sa quête du bonheur.
J’ai apprécié la construction du roman et son originalité. Le fait que le texte soit truffé de dessins, de correspondances et autres apporte un vrai plus et rend le récit plus interactif. Outre l’aspect ludique, le roman aborde des sujets intéressants et d’actualité tels que les addictions, les troubles psychiatriques ou encore la dépression. On pourrait s’attendre à ce que ça soit dramatique mais il n’en est rien et l’autrice fait preuve d’une certaine légèreté et sans se montrer moralisatrice. Toutefois, malgré l’humour employé, certaines longueurs viennent gâcher l’ensemble et j’avais parfois l’impression de tourner en rond.
Pour ce qui est des personnages, je ne me suis pas spécialement attachée à Ottila qui, il faut se l’avouer, n’a pas manqué de m’exasperer avec ses réactions impulsives et irréfléchies. Thalès, le personnage masculin est pratiquement effacé et manque cruellement de profondeur. Je crois que le seul personnage qui a réellement suscité mon intérêt est Mina, la soeur d’Ottila. Le jeune femme diagnostiquée autiste souffre également d’une grave dépression qui lui a valu des séjours en hôpital psychiatrique. J’étais assez curieuse de savoir ce qu’il adviendrait de ce personnage.
En bref, Le putain d’énorme livre du bonheur qui va tout déchirer n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Il se laisse lire mais je n’ai pas réussi à ressentir ce bien être qu’un feel good est censé procurer. Je m’attendais réellement à un roman plus drôle et touchant comme le laisse croire le titre mais, au final, il ne m’a pas marqué plus que ça !