Lire des autoédités, oui mais …

Par Marie Kacher

- Lire des autoédités, oui mais … -
Depuis plus d’un an maintenant, je lis des autoédités. Parce que je veux donner à chaque livre sa chance, parce que je veux donner à chaque auteur sa chance. Je ne regrette pas ma décision. J’ai fait de magnifiques découvertes littéraires, et surtout, j’ai fait de merveilleuses rencontres avec des auteurs passionnés, humbles, accueillant les remarques - positives comme négatives - comme autant de moyens de s’améliorer et de proposer aux lecteurs le meilleur possible. Je suis heureuse d’avoir laissé de côté mes préjugés pour me lancer dans cette belle aventure.
Mais.
Mais visiblement, tout le monde n’est pas prêt à jouer le jeu. Certains auteurs refusent d’admettre que des lecteurs n’aiment pas leur livre. Refusent d’accepter que ces lecteurs expliquent publiquement pourquoi ils n’ont pas aimé. Font passer ces lecteurs pour des imbéciles qui n’y connaissent rien, qui n’ont rien compris à la beauté du livre et de l’histoire. Envoient leurs amis poster des commentaires désobligeants envers le lecteur et incroyablement élogieux envers le livre pour compenser cette honnêteté. Qui s’acharnent contre ce lecteur pour le discréditer, pour s’assurer que personne ne tiendra compte de son avis.
Alors c’est fini.Fini.
Je vais continuer à lire des autoédités, à demander et accepter des services de presse d’auteurs indépendants. Mais je vais faire le tri. Je vais attendre que le livre en question ait reçu une chronique négative. Et je vais observer la réaction de l’auteur. S’il est correct, s’il ne se lance pas dans une vendetta contre l’honnête blogueur qui n’a fait que son travail, j’accepte le partenariat. Sinon, cela ne vaut même pas la peine de me demander. Vous ne voulez pas prendre le risque que je dise du mal de votre roman car, pour une raison X ou Y, il ne me plait pas ? Alors passez votre chemin, je ne suis pas un punching-ball.
Je me suis fait la promesse de ne dire que la stricte vérité à mes lecteurs : si j’aime, je le dis, si je n’aime pas, je le dis aussi. Respectueusement, mais sans ménager l’ego parfois surdimensionné de l’auteur qui refuse de voir que son livre n’est pas la huitième merveille du monde. Et je tiendrais cette promesse. Coute que coute. Que cela plaise ou non. Parce qu’il y a une chose que vous ne devez jamais oublier, chers auteurs : un livre n’appartient pas exclusivement à son auteur. Il appartient aussi aux lecteurs, qui l’achètent, qui le lisent, qui parlent de leur lecture. Qu’ils aient aimé ou non. Car tous les gouts sont dans la nature. Car tout le monde ne peut pas tout aimer. Car nous sommes libres de le dire, car nous avons le droit de ne pas aimer.
Livresquement vôtre,Marie