En vente sur Harlequin édition et Amazon Auteur : Julia London Editeur : Harlequin Collection : Victoria paru le : 01 Mars 2018 341 pages numérique (epub) Thème : Romance Historique ******* Fait partie de la série Résumé : « Après une fugue amoureuse qui a mal tourné, Bénédicte a tout perdu : son amant, sa réputation, mais aussi l’espoir de fonder une famille un jour. Quand on n’a plus rien à perdre, on n’a plus rien à craindre ! Et certainement pas le sale caractère de Rabbie Mackenzie, le fiancé de sa jeune et fragile maîtresse, Lady Avaline. Bénédicte a beau n’être qu’une dame de compagnie, elle n’hésite pas à tenir tête au fougueux Écossais. C’est donc tout naturellement qu’elle devient l’intermédiaire entre les deux fiancés, qui n’ont décidément rien en commun – tout en tâchant d’ignorer l’attirance coupable qu’elle ressent pour l’ombrageux Écossais…» |
16/20
Je remercie le site NetGalley ainsi que la maison d'édition Harlequin pour ce dernier tome de cette trilogie. Après les parents dans le premier tome et le premier fils, nous suivons Rabbie, un autres enfants de Margot et Arran.
Afin de consolider un semblant de terres Écossaises, Rabbie se voit contraint d'épouser une jeune fille de 17 ans anglaise de surcroit. Avaline ne connaît rien de la vie et encore moins aux hommes. C'est grâce à sa dame de compagnie, Bénédicte, qu'elle arrive à ne pas trop bafouiller lors des présentations. Cette dernière a au une mauvaise réputation et se retrouve au sein de cette famille où le père est prêt à tout pour avoir plus de pouvoir et donc à vendre sa fille. Quant à la mère, elle est restée en retrait depuis bien longtemps. Forcément lorsqu'ils arrivent en Ecosse, les mœurs se confrontent et les idées aussi. Est-ce que Rabbie va réussir à faire ce qu'on lui demande : épouser une jouvencelle qui a peur de son ombre ?
« Les Highlands, Écosse, 1750
Debout au bord de la falaise, les orteils au-dessus du vide, Rabbie Mackenzie observait d’un œil captivé les vagues qui venaient se briser avec fracas contre la roche. Une simple rafale de vent et il serait propulsé plusieurs mètres plus bas. Qu’est-ce que l’on pouvait bien ressentir en faisant une telle chute ? Son corps planerait-il au-dessus de l’eau comme celui des mouettes ? Ou tomberait-il à pic à l’image des cailloux qui se détachaient parfois de la paroi ? Serait-il encore vivant au moment de l’impact ? Ou son cœur le lâcherait-il avant l’instant final ? Peu importait la manière dont il tomberait, Mackenzie savait qu’il serait mort au moment où il rencontrerait la mer, quand son corps viendrait s’empaler sur les rocs escarpés tapis sous l’écume. Il ne sentirait probablement rien. La marée descendrait et emporterait son cadavre — un détritus parmi les autres. Mackenzie aurait souhaité en finir, mais il n’avait pas encore trouvé le courage de sauter le pas. Dans les Highlands, on ne craignait pas la mort. Pourtant, il était là, à quelques centimètres d’elle, et elle l’effrayait. »
Ah encore et toujours l’Écosse, un pays (avec l'Irlande) que j'adorerais découvrir. L'auteur nous embarque dans un passé tumultueux, une fois que les Anglais ont réussi à prendre en main la plupart des terres. La plupart des habitants ont trouvé la mort, à moins que certains n'aient réussi à s'enfuir. Mais ils sont trop peu nombreux. Afin que les terres restent aux MacKenzie et n'aillent à leurs ennemis, Rabbie doit se dévouer et épouser Lady Avaline. Une histoire sans amour qui s'annonce. Pas d'envie particulière, juste une envie de plonger aux bas des falaises pour cet homme qui soufre le martyre d'avoir perdu celle qu'il aimait dans cette fichue guerre.
Les paysages sont magnifiques, beaucoup de souvenirs sont attachés à certains faits qui ne sont pas joyeux. Pendaison, tuerie, il y a peu de belles choses depuis des années. Les descriptions sont justes assez pour ne pas tomber dans le mélodrame, mais bien pour comprendre que la vie est rude depuis bien longtemps. Des lois ont changé leur manière de faire, de vivre. Je pense aux Tartans qu'ils n'ont plus le droit de porter.... Comme si mettre les habits des autres pays pourraient les faire ressembler aux autres afin de créer un moule... Il y a tellement de clans qui ont disparu, des maisons qui ne ressemblent plus qu'à des murs en ruine.
Concernant les personnages, ils ne sont pas épargnés. Entre Rabbie qui a perdu l'amour de sa vie dans cette guerre, Bénédicte qui a une réputation très mauvaise ( en partie à cause de son père, je laisse ce point à découvrir) et Avaline qui n'a que 17 ans et qui est complètement à côté de la plaque. Entre le père d'Avaline qui veut absolument cette union, sa mère qui laisse tout faire et qui se repose beaucoup trop sur Bénédicte, la jeune fille va vivre dans un rêve et non dans la réalité. A cette époque, une femme comme Bénédicte aurait dû finir servante, ou au couvent. Elle a eu cette "chance" de servir cette famille, gardant sa manière de parler : franche et directe. Elle a du cran et ne mâche pas ses mots. Mais face à un homme qui devrait être de bon ton alors que ce n'est qu'un rustre, elle en perd ses moyens.
« Bénédicte sentit ses joues s’enflammer. La conversation prenait un tour qui lui déplaisait.
— Allons, je ne dis pas cela pour te dénigrer, dit-il avec impatience comme s’il avait lu dans ses pensées. Je veux simplement te montrer que tu en sais plus que tu ne le crois. Apprends-lui à se présenter correctement en face de son mari. Montre-lui comment plaire à un homme.
Il avala son brandy d’une traite.
— Milord ! protesta Bénédicte, outrée.
— Nul besoin de faire la timorée, lança-t-il sèchement. Il faut qu’elle lui plaise, Bénédicte. Tu m’entends ? J’ai honte de l’admettre, mais j’ai besoin que ces Mackenzie veillent sur ma propriété ici. Je veux étendre mon patrimoine et il me faut cet accès à la mer. Si je ne réussis pas à les rallier à ma cause, je me verrai obligé d’obtenir ce que je souhaite d’une manière beaucoup moins plaisante, si tu vois ce que je veux dire ? Je compte sur toi pour que cet agneau qui me sert de fille sache comment ouvrir les jambes et faire son devoir.
Bénédicte poussa une exclamation offusquée.
Lord Kent lui répondit d’un claquement de langue. »
Rabbie se sent revivre un peu plus chaque jour et ne pense plus à vouloir en finir avec sa vie. Mais il y a des obstacles, car celle qui fait battre son coeur n'est pas cette jouvencelle d'Avaline. Bénédicte est celle qu'il lui faudrait, sauf que cette dernière, même si elle le laisse s'approcher, ne veut pas trahir son amie. Beaucoup de conflits qui vont les mener sur des chemins dangereux. Sans compter que le passé n'est jamais très loin et la présence d'enfants qui ont perdus leurs parents en fait souffrir plus d'un.
Il y a un peu d'humour dans tout ce qui se passe, des scènes qui donnent de sacrés moments de confusion. J'ai beaucoup aimé voir Avaline partir dans un délire qui va donner un grand coup de main à la plupart des personnages. Et en même temps révéler des personnalités bien cachées.
« Pour la première fois depuis longtemps, il n’avait pas envie de mettre fin à ses jours. Pire : il enviait ce qu’il avait entrevu entre Cailean et Daisy. Entre Vivienne et Marcas. Il voulait une femme à aimer, des enfants à adorer, toutes ces choses qu’il avait cru pouvoir connaître auprès de Seona. Il comprit, avec une certitude presque douloureuse, que ses désirs ne s’étaient pas évanouis avec la disparition de cette dernière. Ils étaient encore là — faibles et négligés, certes, mais bien vivants au fond de son cœur. »
En conclusion, il s'agit de mon tome préféré. Un peu plus d'histoire, un peu plus de complexité. Des personnages qui restent entier. J'ai beaucoup aimé aussi revoir les personnages des autres tomes. J'aurai aimé en savoir plus sur Ellis, mais également Aulay. Peut-être qu'un jour l'auteur écrira sur eux !