Les Incurables, Jon Bassoff
L’incroyable Dr Freeman et sa lobotomie transorbitaire. La fin de vos angoisses mentales dès aujourd’hui.
Derrière ce titre anodin, Jon Bassoff propose une plongée dans l’Amérique profonde, celle des pauvres, de la misère et surtout des croyants. Les croyants farouches, intriguant et parfois flippant. Mais surtout, l’auteur pose la question de : Qu’est ce que réellement la folie ? Avec les Incurables, bienvenue en Enfer.
Walter Freeman, homme de science et surtout ayant permis une certaine forme de démocratisation de la Lobotomie (si on puis dire) est le personnage central de ce livre. Sincère et amoureux de son travail, rien ne l’arrête pour sauver les gens autour de lui. Et même, si parfois, on pourrait ressentir de l’empathie pour ce médecin, Jon Bassoff nous rappelle très vite qu’il n’hésite pas à enfoncer un pic à glace dans l’orbite de son voisin pour le « sauver » de sa folie. Croyance, religion et médecine vont de pair puisque le dr Freeman va jusqu’à sacraliser son acte.
Les scènes sont souvent dures, pleines de boues et de sang, mais il y a un vrai intérêt narrative. Qui a dit que la folie humaine était propre ? Chaque personnage est un éclopé de la vie, que celle-ci a mâchouiller encore et encore. Scent, l’adolescente prostituée ou encore Dorango, Messie aidé par un père qui se voit prophète n’en sont que des exemples.
J’ai beaucoup aimé également le côté Frankeistein, mais sans entrer dans les détails, certains événements et surtout la fin sont logique et à la hauteur de l’ambiance créée par l’auteur. C’est donc un sans-faute pour moi. J’ai adoré l’ambiance glauque et parfois dégueulasse, ces personnages détruits par la vie qui cherchent à se sauver de la condition dans laquelle ils sont nés. Et surtout Walter Freeman. Un personnage historique que l’auteur a réussi à redonner vie
Edition Gallmeister
240 pages
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