Le principe : chaque dimanche, je pioche un livre dans ma bibliothèque, au hasard. Et je vous en fait découvrir les premières lignes - ou plutôt le premier paragraphe, parfois la première page. Ce rendez-vous est une idée de (LA LECTUROTHÈQUE).
Aujourd'hui, une auteure dont j'ai dévoré une bonne partie des ouvrages. Une plume qui a su me saisir dès les premières lignes. L'Amant est le premier roman que j'ai découvert de Marguerite Duras. D'autres ont suivi. Ma collection n'est pas entière mais ne saurait tarder à être complète.
ECRIREMarguerite DurasEditions Folio25 aout 2010123 pages
C'est dans une maison qu'on est seul. Et pas au-dehors d'elle mais au-dedans d'elle. Dans le parc il y a des oiseaux, des chats. Mais aussi une fois, un écureuil, un furet. On n'est pas seul dans un parc. Mais dans la maison, on est si seul qu'on en est égaré quelquefois. C'est maintenant que je sais y être restée dix ans. Seule. Et pour écrire des livres qui m'ont fait savoir, à moi et aux autres, que j'étais l'écrivain que je suis. Comment est-ce ça s'est passé ? Et comment peut-on le dire ? Ce que je peux dire c'est que la sorte de solitude de Neauphle a été faite par moi. Pour moi. Et que c'est seulement dans cette maison que je suis seule. Pour écrire. Pour écrire pas comme je l'avais fait jusque-là. Mais écrire des livres encore inconnus de moi et jamais encore décidés par moi et jamais décidés par personne. Là j'ai écrit Le Ravissement de Lol V. Stein et le Vice-consul. Puis d'autres après ceux-là. J'ai compris que j'étais une personne seule avec mon écriture, seule très loin de tout.
Ces premières lignes vous donnent-elles envie de lire le livre ? L'avez-vous déjà lu ?