Wonder woman l'integrale tome 1 : (re)decouvrez le run de brian azzarello

WONDER WOMAN L'INTEGRALE TOME 1 : (RE)DECOUVREZ LE RUN DE BRIAN AZZARELLO Wonder Woman confiée à Brian Azzarello, voilà un motif sérieux pour se pencher sur les aventures de l'amazone targuées New 52. Urban Comics s'est lancé dans une politique d'impression de jolis volumes "Intégrales" pour les principales séries de cette période, et après Aquaman, place à l'héroïne par excellence. Surtout que le scénariste a été clair dès sa prise de pouvoir, son intention est bien de puiser à pleines mains dans la mythologie pour offrir le meilleur de lui même. Tout commence au sommet du plus haut building du monde, avec un homme mystérieux et trois belles demoiselles qu'on devine destinées à un triste sort. Puis on saute directement dans une ferme de Virginie, où une certaine Zola est attaquée par deux centaures. Il faut l'intervention d'Hermès, messager des dieux, pour la sauver d'un massacre inévitable autrement. En lui confiant une clé magique, il la téléporte directement dans l'appartement de Diana, qui n'a le temps que d'endosser ses attributs guerriers avant de faire le chemin inverse, et se jeter dans la bataille. Bonne nouvelle pour les fans, Wonder Woman est égale à elle même. Elle est bigrement forte et bien gaulée, elle a bien son lasso, ses bracelets arrêtent toujours balles ou flèches... tout va comme entendu au niveau cahier des charges. Il faut quand même attendre la seconde moitié du premier épisode pour qu'elle entre en scène et en costume, mais au moins nous ne sommes pas surpris par ce que nous lisons ensuite. Enfin, en apparence, car une maternité insolite vient perturber le jeu, et sera la clé de voûte des révélations à venir, une manière de réécrire l'histoire même de Wonder Woman, et son rôle majeur au sein d'un univers où elle ne sera pas seulement la messagère de paix que nous adorons, mais aussi une guerrière plus que chevronnée. Et pour cause... 
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Ah ce qu'ils peuvent être taquins ces Dieux de l'Olympe, et tout particulièrement Zeus, pour qui la fidélité ou la monogamie sont des concepts totalement surfaits. Le père des Dieux s'est fait la malle, mais en attendant, Zola est enceinte, et Hera ne prend pas la nouvelle le sourire aux lèvres. Quand à notre amazone préférée, elle que l'on dit née de la glaise, façonnée par sa mère, ne sera t-elle pas plutôt une énième fille illégitime à moitié divine? 

S'il y a bien une chose qu'on aime beaucoup, dans la Wonder Woman d'Azzarello, c'est la capacité de réinterpréter des figures légendaires comme Arès, Hera, Mercure, et compagnie, pour en fait des êtres primordiaux et surprenants, à la fois emprunts de modernité évidente, mais aussi de mystère et de décadence telle qu'il nous sont sympathiques, ou au contraire apparaissent détestables. Coté dessins, c'est Cliff Chiang (Human Target) qui s'y colle. Dès la couverture des épisodes le ton est donné : pas d'approche réaliste ou anatomiquement irréprochable, mais un style cartoon expressionniste, où les corps sont surlignés par un contour noir épais, et où les couleurs de Matthew Wilson créent un effet "bonbons acidulés" agréable, mais que certains puristes pourraient juger "too much". Les figures semblent légèrement en relief, anguleuses, et l'action est le point fort de ces planches qui possèdent un sacré tonus, mais parfois des imprécisions, des sautes de régime, dans les moments faibles ou les expressions des personnages. 
Globalement, le run d'Azzarello est de qualité, mérite vraiment d'être (re)découvert, quelques années après, et a le potentiel pour séduire même le lecteur qui en temps normal est peu porté sur l'héroïne. Dommage que derrière les époux Finch ont rué comme des éléphants dans un magasin de porcelaine, pour conclure le travail, avec de gros sabots. 

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