Ah ce qu'ils peuvent être taquins ces Dieux de l'Olympe, et tout particulièrement Zeus, pour qui la fidélité ou la monogamie sont des concepts totalement surfaits. Le père des Dieux s'est fait la malle, mais en attendant, Zola est enceinte, et Hera ne prend pas la nouvelle le sourire aux lèvres. Quand à notre amazone préférée, elle que l'on dit née de la glaise, façonnée par sa mère, ne sera t-elle pas plutôt une énième fille illégitime à moitié divine?
S'il y a bien une chose qu'on aime beaucoup, dans la Wonder Woman d'Azzarello, c'est la capacité de réinterpréter des figures légendaires comme Arès, Hera, Mercure, et compagnie, pour en fait des êtres primordiaux et surprenants, à la fois emprunts de modernité évidente, mais aussi de mystère et de décadence telle qu'il nous sont sympathiques, ou au contraire apparaissent détestables. Coté dessins, c'est Cliff Chiang (Human Target) qui s'y colle. Dès la couverture des épisodes le ton est donné : pas d'approche réaliste ou anatomiquement irréprochable, mais un style cartoon expressionniste, où les corps sont surlignés par un contour noir épais, et où les couleurs de Matthew Wilson créent un effet "bonbons acidulés" agréable, mais que certains puristes pourraient juger "too much". Les figures semblent légèrement en relief, anguleuses, et l'action est le point fort de ces planches qui possèdent un sacré tonus, mais parfois des imprécisions, des sautes de régime, dans les moments faibles ou les expressions des personnages.Globalement, le run d'Azzarello est de qualité, mérite vraiment d'être (re)découvert, quelques années après, et a le potentiel pour séduire même le lecteur qui en temps normal est peu porté sur l'héroïne. Dommage que derrière les époux Finch ont rué comme des éléphants dans un magasin de porcelaine, pour conclure le travail, avec de gros sabots.
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