Éditeur : Rue de Sèvres – Date de parution : avril 2018 – 96 pages
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1954. Cécile passe l’été de ses dix-sept ans dans une villa en bord de mer, avec son père Raymond, en pleine crise de la quarantaine, et sa toute jeune conquête amoureuse, Elsa. Cécile et son père ont une relation fusionnelle, faite de plaisirs et d’insouciance. Cécile connaît ses premières étreintes avec Cyril et se met à l’écriture d’un roman au fil du temps qui passe. L’arrivée d’Anne – « L’orgueilleuse, l’indifférente Anne Larsen » – une vieille amie de la famille, va perturber l’équilibre de ses vacances. Pourquoi vient-elle ?
Cécile est une adolescente en butte avec le monde, au caractère cruel ; mal dans sa peau, elle n’a pas sa langue – fourchue – dans sa poche. Anne est une femme stricte et moralisatrice, qui aime la culture, les bonnes manières et l’intelligence… Dès son arrivée, un subtil affrontement commence entre les trois femmes. Elsa est vite évincée. Quant à Cécile, elle craint de perdre la complicité qui la lie à son père, ainsi que leurs libertés. Cécile se plonge dans l’écriture et réfléchit à un moyen d’écarter la présence menaçante d’Anne ; la fin de son roman, elle la connaît déjà.
J’ai lu le roman de Sagan il y a quelques années et je dois avouer que je ne m’en souviens qu’à moitié… L’adaptation graphique de Frédéric Rébéna est un très bel objet graphique que j’ai lu d’une traite, le temps d’une soirée. Les premières bulles annoncent d’emblée la fin, tragique. La beauté des illustrations épouse la froideur et la distance du texte ; peu à peu, nous ressentons un effet de malaise. Le contraste entre le cadre idyllique – un ciel dans le bleu duquel on a envie de se noyer – et le venin qui coule dans les veines de ces femmes est saisissant. Il me reste à relire le roman de Sagan pour comparer mes deux lectures…!