Alain Nadaud et deux de ses amours, Sadika et la mer.
Demain 12 juin, il y aura trois ans que l'écrivain Alain Nadaud décédait sur son bateau, au large d'une île grecque (lire ici). L'immense homme de mots qu'il a été nous manque toujours autant, d'autant que son œuvre littéraire tarde à être rééditée et que le riche site personnel qu'il s'était créé est inaccessible pour le moment. Restent ses livres qui sont encore dans le circuit des librairies, les plus récents principalement, certains titres anciens en format de poche. Et ceux qui sont à l'abri des bibliothèques.
Les Nadaldiens et les Nadaldiennes de tous pays découvriront avec joie et intérêt la publication, au format de la revue "Triages", des Actes du Colloque "Autour de Alain Nadaud" (Editions Tarabuste, 210 pages) qui s'est tenu à l'Université de Paris Nanterre les 19 et 20 octobre derniers sous la direction de Djamel Meskache et Dominique Viart (lire ici).
Deux jours de réflexion et de témoignages dont les textes sont enrichis d'autres contributions pour cette publication bienvenue.
Illustrés par Daniel Nadaud, un homonyme, les Actes sont organisés selon plusieurs thématiques: introduction, instantanés/mémoire, vacillements... l'écrire, confrontations et rapports: l'exigence d'une écriture, ici-bas comédie et un jour un ami.
Ils réunissent les interventions des participants au colloque mais aussi de grandes parts du journal inédit que tenait Alain Nadaud, une cinquantaine de pages en grand format allant de 2000 à 2012, ainsi que le texte "L'Iconolâtre" qu'il avait écrit, récit datant des années 1990 et dont la diffusion fut confidentielle.
On trouve successivement dans ces pages brillantes et variées dont l'alpha et l'oméga sont le couple Colette Fellous et Jean-Baptiste Malartre, des amis proches d'Alain Nadaud et Sadika Keskes, son épouse,
- l'extrait du roman de Colette Fellous "Pièces détachées" (Gallimard, 2017) consacré à Alain Nadaud,
- des extraits du journal d'Alain Nadaud,
- l'intégrale de la conversation-interview que j'avais eue à Bruxelles avec Alain Nadaud à l'occasion de la sortie du "Passage du col" (Albin Michel)
- la France des années 50, années d'enfance d'Alain, par Pierre Bergounioux,
- les souvenirs de François Bon,
- la rencontre entre Djamel Meskache et Alain Nadaud,
- les extraits du journal de Serge Safran concernant Alain Nadaud,
- les silences d'Alain Nadaud par Jean-Claude Villain,
- la passerelle entre "La fonte des glaces" et "D'écrire j'arrête" jetée par Hédia Abdelkéfi,
- la quête de l'écriture selon Alain Nadaud par Laurent Demanze,
- Nadaud lecteur de Flaubert par Silvia Disegni,
- les enjeux de la littérature selon Alain Nadaud par Paolo Tamassia,
- le choix du non-écrire pour écrire par François Berquin,
- les cinq livres fondateurs d'Alain Nadaud par Jean-Claude Lebrun,
- jouer du vrai et du faux par Dominique Rabaté,
- les romans d'aventures métaphysiques d'Alain Nadaud par Dominique Viart,
- la postérité d'Alain Nadaud par Belinda Cannone,
- la revue "Quai Voltaire" par Jean-Philippe Domecq,
- Alain Nadaud, auteur "mal positionné" par Alain Nicolas,
- la cessation de l'écriture comme sujet et projet littéraires par Samir Marzouki,
- témoignage du compagnon d'université Jacques Gysin,
- les derniers jours d'Alain Nadaud par Jean-Baptiste Malartre.
Autant d'éléments qui permettent de mieux connaître l'écrivain et l'homme, deux états intimement liés chez Alain Nadaud.
Dans la galerie qui porte désormais son nom.
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