Martin Suter
Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni
Christian Bourgois éditeur
2017
354 pages
Je ne suis donc pas restée sur un échec, après Le temps, le temps que j’avais eu bien de la peine à finir, j’ai décidé de réitérer mon essai de lire Martin Suter. Et cette fois, j’ai été séduite par cette histoire hallucinante d’éléphant nain rose.
Racontée de façon non linéaire, construite habilement, entre le présent où le SDF découvre la bestiole au fond de son antre, et le passé récent qui revient néanmoins sur la genèse de cette expérience scientifique, le lecteur est pris à témoin et ferré de telle manière qu’il ne peut que tourner les pages du livre avec avidité.
J’avoue avoir été quelque peu perdue dans les premières pages, ne sachant où l’auteur voulait m’emmener, mais j’ai vite lâché prise et me suis laissée guider dans cet univers pas banal où un oozie birman chuchote à l’oreille des éléphants tandis qu’un généticien détestable joue le rôle du méchant bien exécrable et qu’un gros vétérinaire, qui n’attendait plus rien de la vie, tombe amoureux de cette petite créature rose adorable. Sans oublier Schoch, le SDF, personnage attachant et lumineux à défaut d’être luminescent.
Attention, ce n’est pas du tout une fiction irréaliste et fantaisiste, ce roman s’appuie sur des études sérieuses en matière de technologie génétique. Ainsi, l’auteur nous permet-il de réfléchir aux dérives d’une science soumise aux intérêts personnels et particuliers de certains qui veulent se faire un nom ou une fortune. La manipulation génétique a de quoi nous effrayer.
Construit comme un roman d’aventure, l’auteur ne nous laisse guère de répit pour respirer et reprendre haleine, pour notre plus grand plaisir. Un roman sympathique et bien construit.
Kathel, Jérôme, Violette, et A girl from earth ont largement contribué à ce que je lise ce roman malgré un ressenti des plus frileux avec un autre roman de cet auteur.