Pornarina, Eymery Raphaël

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Pornarina, Eymery Raphaël

La plupart vivent dans l’ignorance de Pornarina comme dans l’ignorance des plus vieilles vérités humaines, dont la plus vraie et capitale laisse entendre que « le Malin est moins hideux sous sa propre forme que lorsqu’il fait rage dans le sein d’un homme »

Pornarina traînait dans ma PAL depuis un an presque jour pour jour. Profitant d’une pause parisienne et d’une des dernières vidéos de Justine Shell ainsi que celles de Guimause, j’ai plongé allègrement dans le gothique contemporain.

Pornarina, à mes yeux, c’est un peu le gâteau qui de loin semble alléchant et qui une fois goutté devient amer. Considéré comme un hommage au gothique et aux monstres, le livre dévoile une histoire classique façon chasse à l’homme servi par un personnage central, Antonie(a). Gamine, élevée par un obsédé du freak, Antonie est elle-même assez particulière dans son type puisqu’elle a la particularité de bouger ses articulations comme elle l’entend. Ce qui d’ailleurs donne lieu à des scènes assez ignobles où j’ai plusieurs fois poussé un gémissement de dégoût. Jeune fille encore adolescente, cette dernière fait partie d’un cercle de chasseur à la Van Elsing, les Pornarinologue, dont son père est le membre le plus vieux.

Mais voilà, là où j’attendais de l’horreur, et surtout une quête haletante, le livre enchaîne les défauts. Tout d’abord, cette ligne pas vraiment définie entre essais, thèse et roman qui brinquebale son lecteur. D’ordinaire, les romans à la limite de l’essai ne me dérange pas, mais ici, ça n’a juste pas fonctionné. Et je dois même dire que les parties proches de l’essai ont été les seuls passages que j’ai vraiment apprécié. De plus, l’action assez inégale entre moment efficace et moment lent presque contemplatif ne m’aura pas aidé à entrer dans l’histoire. Enfin, et je terminerais sur ce point, le fait d’ancrer une histoire gothique servie par des créatures monstrueuses dans le XIXe siècle fait perdre toute crédibilité au propos. Je trouve, personnellement, qu’on a plus tendance à croire à l’existence de ce type de fait dans un siècle révolu et plus propice à l’imaginaire collectif, surtout quand on parle d’hommage au gothique.Quand je pense à ce terme, je vois Dracula, Frankenstein, Europe de l’Est et château à flèches et non autoroute et secte.

En conclusion, Pornarina aura été une déception qui possède de bonnes idées, mais accumule les défauts. Ajouté une certaine prévisibilité (j’ai compris la fin avant même d’atteindre la moitié…) et des personnages peu attachant fait que Pornarina ne sera pas un livre marquant de 2018.


B26796

Edition Denoel 

208 pages

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