Quatrième de couverture
« Detroit, États-Unis, 1950. Brownie Wise, une femme au foyer américaine, fait prospérer les produits de la gamme Tupperware d’un certain Earl Tupper et change le quotidien des femmes. Un demi-siècle plus tard, Amelia Earhart, une jeune étudiante française exilée outre-Atlantique, bouscule le microcosme universitaire par sa liberté d’esprit.
Brownie et Amelie, deux êtres extraordinaires, à deux époques différentes, que le destin va réunir. Sauront-elles, ensemble et chacune à sa façon, bouleverser le monde sans sacrifier leur vie personnelle ? »
Mon avis
Pour faire court
Les points positifs : le personnage d’Amelia, un style d’écriture agréable, un côté informatif/historique.
Les points négatifs : un rapport entre Amelia et Brownie pas toujours évident, une intrigue parfois difficile à suivre, le personnage de Brownie.
Les personnages
Nous faisons au début la connaissance d’Amelia Earhart, une jeune française qui consacre toute sa vie à ses études et à ses travaux de recherche. Sa mère, traductrice pour Harlequin, aimerait plutôt qu’elle trouve l’amour et fonde une famille. Mais Amelia, tout comme la grande aviatrice dont elle a hérité le nom, est plutôt en quête d’aventures et d’indépendance. Elle veut vivre sa vie comme elle l’entend et elle assume de se consacrer à son travail plutôt qu’au prince charmant.
J’ai beaucoup aimé ce personnage, peut-être parce que je m’identifie un peu à elle. Elle ne laisse personne lui dicter la conduite à adopter et elle se fiche totalement de savoir que les gens la jugent parce qu’elle se plonge dans son travail. Elle veut accomplir des choses, elle veut aller au bout de ses travaux. Elle serait comme un modèle pour moi ! En revanche, son histoire avec Philip m’a un peu perturbé.
Philip Pershing est professeur à l’université et il se consacre à l’étude des Pimos, une tribu mexicaine. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre ce qu’Amelia lui trouvait. Il m’est apparu très hautain, désagréable et arrogant. Le genre de personnes qui croit tout savoir mieux que tout le monde et qui considère que ceux qui ont une opinion différente de lui sont des moins que rien. Lui et son ami Henry Woods forment une belle paire de vieux idiots.
Quant à Brownie Wise, la deuxième protagoniste féminine sur laquelle se concentre ce roman, je l’ai malheureusement trouvé assez détestable également. Si au début, elle était plutôt à plaindre avec son mari alcoolique, elle est rapidement devenue très (trop) sûre d’elle, quitte à en devenir hautaine et désagréable. Elle a, certes, participé au développement de Tupperware et a dégagé beaucoup de profit, mais de la façon dont elle s’exprime dans la deuxième moitié du livre, on dirait presque qu’une statue devrait être érigée pour saluer son excellence. Je ne sais pas si la véritable Brownie Wise était aussi désagréable que cela, en tout cas, le personnage du livre m’a paru très peu sympathique.
L’intrigue
Le début de ce livre m’a semblé très prometteur, je me suis tout de suite plongée avec grand plaisir dans l’histoire d’Amelia et j’ai aimé suivre ce personnage dans les premiers chapitres. Et c’est là, subitement, que Brownie fait son apparition. J’ai eu malheureusement un peu de mal avec le fait que les chapitres soient uniquement consacrés à l’une ou l’autre des protagonistes. Je perdais parfois un peu le fil de ma lecture, surtout lorsque plusieurs chapitres ne parlaient que d’Amelia ou de Brownie. Il faut être bien concentré pour se souvenir de tout. Personnellement, je n’apprécie pas toujours ce genre de découpage qui peut casser mon rythme de lecture.
J’ai également eu du mal à comprendre au début quel était le rapport entre les deux femmes. Certes, elles sont toutes les deux un peu rebelles pour leur époque et veulent affirmer leur indépendance, mais je ne voyais pas plus de ressemblance que cela. C’est seulement en page 116 que le premier rapport évident entre les deux protagonistes apparaît, soit à 1/3 du livre. J’ai trouvé cela dommage car je commençais à m’impatienter, j’étais en train de me dire que c’était un livre qui mettait seulement en contraste deux fortes personnalités. Heureusement, je me suis trompée et le lien entre Amelia et Brownie devient plus clair dans la seconde et troisième partie du roman.
S’il y a bien une chose que je dois souligner dans ce livre, c’est l’apport de connaissance. L’histoire de Tupperware m’était totalement inconnue. Comme tout le monde, mes placards sont remplis de petites boîtes hermétiques avec couvercle, mais je ne m’étais jamais doutée que l’histoire de l’entreprise qui les fabriquait pouvait être intéressante. En fait, elle s’inscrit très bien dans les années 50. Ces petites boîtes en plastique ont révolutionné le quotidien des femmes de cette époque et je suis heureuse d’en avoir appris plus. Grâce à l’avertissement de l’auteure à la fin du livre, nous faisons la différence entre la réalité historique et la fiction. On referme donc ce roman en ayant appris un tas de choses. Rien que pour cela, je ne regrette absolument pas ma lecture.
Style de l’auteure
Il est vrai que le découpage des chapitres ne m’a pas particulièrement plu. En revanche, la plume de l’auteure m’a paru très fluide et agréable. Je n’ai pas eu besoin de relire certains passages pour en comprendre le sens. Il y a parfois certaines descriptions de lieux ou de personnages, mais elles ne sont jamais trop longues et n’alourdissent pas trop la lecture. Le seul petit moment qui m’a peut-être gêné est le journal de voyage de Philip. À mon avis, il n’apportait pas grand-chose à l’intrigue. Mais à part ces trois ou quatre pages, la plume de l’auteure m’est restée lisible et plaisante. Les dialogues sont crédibles, on imagine bien des gens parler de cette façon dans la vraie vie.
Citations
Ce n’est que quand des créanciers commencèrent à frapper à leur porte que Brownie dut se rendre à l’évidence. L’homme qu’elle avait épousé était un raté. Ce n’était pas du tout le héros sur lequel elle avait compté. Mais ce n’était là qu’une des deux mauvaises nouvelles auxquelles il fallait qu’elle se fasse. La seconde étant qu’elle attendait un enfant.
PublicitésC’était une courte nouvelle. L’histoire d’une jeune fille américaine qui s’était construite toute seule. Une nouvelle génération de filles qui faisait son apparition en Amérique, racontait le narrateur. Le personnage de Pandora avait quelque chose de Brownie Wise, pensa Amelia, même si les époques étaient différentes.