LE « MOI » de Juin
En chaque fin de mois, un petit recap' en facette de mes lectures ! Avec en quelques lignes mes impressions sur la "meilleure" et la "moins bonne" lecture du mois.
Juin,
Je ne sais pas où vous en êtes, mais de mon côté j'ai décidé d'arrêter cet épuisant mois de juin ! Je préfère faire le bilan avant que les mauvaises ondes actuelles ne sabordent mes impressions sur le mois entier.
Il a commencé en fanfare avec la très belle présentation de la rentrée littéraire des Éditions Stock. Leur rentrée s'annonce aussi vive et mordante que la vie ! Une rentrée qui voyage dans l'espace et dans le temps. Une rentrée qui met à l'honneur des thématiques problématiques et épineuses. Une rentrée avec le GRAND retour de trois auteurs que j'attendais comme le messie (la lectrice-groupie que je suis est ravie de savoir que mon messianisme a été récompensé) : Samar Yazbak, Clara Dupont-Monod & Adrien Bosc !
J'ai profité de mon passage à Paris pour visiter la très intéressante exposition « L'épopée du canal de Suez. Des pharaons au XXIe siècle » à l'institut du monde arabe et pour tomber amoureuse de l'exposition Ronan Toulhoat à la galerie Glénat. D'ailleurs je réfléchis sérieusement à fêter mon anniversaire pour me faire offrir un des dessins... pour l'anti-anniversaire que je suis, autant dire que cette réflexion met mes nerfs à rude épreuve.
Début juin j'ai également eu l'occasion de visiter furtivement Lorient à l'occasion des délibérations du Prix littéraire Lorientales. La journée a été passionnante, j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter les impressions des autres membres du jury. J'ai été impressionnée par leur capacité à diffuser la passion qu'ils ont eux avec chaque lecture et surtout par leur bienveillance les uns pour les autres, pour les livres et pour leurs auteurs. C'était un moment d'échange et de partage tout à fait privilégié que je me sens chanceuse d'avoir eu. D'autant plus que leur avis de lecture a donné un nouvel éclairage à chacune de mes lectures. La sélection était d'une grande qualité et c'est L'amas ardent de Yamen Manai (Ed. Elyzad - 14/04/2017) qui a été distingué du Prix Lorientales 2018 !
Autre point positif du mois : ma PAL printanière qui a quasiment fondu ! Sur 25 titres sélectionnés, il m'en reste 3 à lire. Et encore j'ai des circonstances atténuantes :
Juin, c'est aussi la fin de la saison culturel 2017/2018, avec :
Selon les profils :
L'histoire, c'est celle de Zabor, orphelin (réel de mère, symbolique de père). Marginalisé par la communauté dans laquelle il vit, il se nourrit de livre et d'écriture au point de se convaincre d'avoir un pouvoir : celui de repousser la mort de quelqu'un s'il écrit en sa présence. Il est le dernier recours, l'appel de secours quand un de ces semblables semble être au trépas. Pas amer pour un sou, il se prête à l'exercice pour sauver des vies, bien que nul ne lui rende ! Mais en sera-t-il de même, quand son demi-frère l'appellera au chevet de leur père ? Se prêtera-t-il à ce nouvel exercice qui met à rude épreuve sa mansuétude et sa miséricorde ?
Digne d'un conte oriental, un brin mystique et incompréhensible, avec des éclairs de révélations qui apparaissent et disparaissent encore plus vite. Ce roman, c'est avant tout un hommage au pouvoir de l'écriture, une réflexion sur la religion et une critique des rapports interpersonnels, notamment dans la cellule familiale.
L'écriture est majestueuse, intelligente et pleine de surprise !
Rapidement, on tombe dans la tristesse d'Hisham, on partage ses questions, ses doutes, ses batailles. Il ne demande pas grand-chose, juste la vérité. Cette vérité, il va la réclamer à cor et à cri, et sera épaulé par la communauté internationale. Évidemment, c'est loin d'être apprécié par les successeurs du régime.
J'ai été bouleversée par cette lecture. Bouleversée par le récit cathartique et libérateur de l'auteur. On sent qu'au fur et à mesure de l'écriture, l'auteur s'apaise (sans se résigner). Bouleversée par l'écriture sobre et simple, sans jamais tomber dans le larmoyant, alors que bon sang la situation s'y prête ! Bouleversée.
Ce livre est nécessaire. Nécessaire pour propager la voix de son auteur. Nécessaire pour que le monde prenne connaissance d'une situation. Nécessaire pour donner une infime visibilité à tous les destins brisés, tous les destins fauchés par le régime de Kadhafi. Un livre nécessaire.
Au plaisir.
En chaque fin de mois, un petit recap' en facette de mes lectures ! Avec en quelques lignes mes impressions sur la "meilleure" et la "moins bonne" lecture du mois.
Juin,
Je ne sais pas où vous en êtes, mais de mon côté j'ai décidé d'arrêter cet épuisant mois de juin ! Je préfère faire le bilan avant que les mauvaises ondes actuelles ne sabordent mes impressions sur le mois entier.
Il a commencé en fanfare avec la très belle présentation de la rentrée littéraire des Éditions Stock. Leur rentrée s'annonce aussi vive et mordante que la vie ! Une rentrée qui voyage dans l'espace et dans le temps. Une rentrée qui met à l'honneur des thématiques problématiques et épineuses. Une rentrée avec le GRAND retour de trois auteurs que j'attendais comme le messie (la lectrice-groupie que je suis est ravie de savoir que mon messianisme a été récompensé) : Samar Yazbak, Clara Dupont-Monod & Adrien Bosc !
J'ai profité de mon passage à Paris pour visiter la très intéressante exposition « L'épopée du canal de Suez. Des pharaons au XXIe siècle » à l'institut du monde arabe et pour tomber amoureuse de l'exposition Ronan Toulhoat à la galerie Glénat. D'ailleurs je réfléchis sérieusement à fêter mon anniversaire pour me faire offrir un des dessins... pour l'anti-anniversaire que je suis, autant dire que cette réflexion met mes nerfs à rude épreuve.
Début juin j'ai également eu l'occasion de visiter furtivement Lorient à l'occasion des délibérations du Prix littéraire Lorientales. La journée a été passionnante, j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter les impressions des autres membres du jury. J'ai été impressionnée par leur capacité à diffuser la passion qu'ils ont eux avec chaque lecture et surtout par leur bienveillance les uns pour les autres, pour les livres et pour leurs auteurs. C'était un moment d'échange et de partage tout à fait privilégié que je me sens chanceuse d'avoir eu. D'autant plus que leur avis de lecture a donné un nouvel éclairage à chacune de mes lectures. La sélection était d'une grande qualité et c'est L'amas ardent de Yamen Manai (Ed. Elyzad - 14/04/2017) qui a été distingué du Prix Lorientales 2018 !
Autre point positif du mois : ma PAL printanière qui a quasiment fondu ! Sur 25 titres sélectionnés, il m'en reste 3 à lire. Et encore j'ai des circonstances atténuantes :
- Les cancres de Rousseau d'Insa Sané > la lecture est en cours.
- Or et nuit de Mathieu Rivero > Une LC est programmée dans les jours qui viennent.
- Keila la rouge d'Isaac Bashevis singer > ma morosité de fin de mois, m'empêche de sacrifier ce dernier Singer. Je dois le lire avec tout le plaisir qu'il mérite !
Juin, c'est aussi la fin de la saison culturel 2017/2018, avec :
- 15 concerts à l'OPS : les concerts de musique de chambre du dimanche matin restent mes favoris, bien que le cycle Beethoven ait été fabuleux. Je me réjouis de la saison prochaine qui va mettre en avant le grand, très grand Chostakovitch !
- 10 pièces de théâtre au TNS : 3 coups de coeur... ce n'est pas très encourageant pour la suite et pourtant on a décidé de prendre tous les spectacles sans sélectionner pour la prochaine saison.. Choisir c'est renoncer !
- 8 spectacles au Maillon : 6 coups de coeur (1 spectacle annulé) ! L'engagement politique du maillon me touche à chaque fois en plein coeur.
TOP
- Zabor. ou Les psaumes de Kamel Daoud (Actes Sud - 16/08/2017) | Prix Méditerranée - 2018. Prix Transfuge du meilleur roman de langue française - 2017.
Selon les profils :
- soit il le laisse pénétrer et l'emporte;
- soit il devient hermétique et la lecture d'une page en plus devient douloureuse.
L'histoire, c'est celle de Zabor, orphelin (réel de mère, symbolique de père). Marginalisé par la communauté dans laquelle il vit, il se nourrit de livre et d'écriture au point de se convaincre d'avoir un pouvoir : celui de repousser la mort de quelqu'un s'il écrit en sa présence. Il est le dernier recours, l'appel de secours quand un de ces semblables semble être au trépas. Pas amer pour un sou, il se prête à l'exercice pour sauver des vies, bien que nul ne lui rende ! Mais en sera-t-il de même, quand son demi-frère l'appellera au chevet de leur père ? Se prêtera-t-il à ce nouvel exercice qui met à rude épreuve sa mansuétude et sa miséricorde ?
Digne d'un conte oriental, un brin mystique et incompréhensible, avec des éclairs de révélations qui apparaissent et disparaissent encore plus vite. Ce roman, c'est avant tout un hommage au pouvoir de l'écriture, une réflexion sur la religion et une critique des rapports interpersonnels, notamment dans la cellule familiale.
L'écriture est majestueuse, intelligente et pleine de surprise !
- La terre qui les sépare : récit de Hisham Matar (Gallimard - 12/01/2017) | Prix du livre étranger France Inter-JDD 2017, Prix Pulitzer de la biographie 2017.
Rapidement, on tombe dans la tristesse d'Hisham, on partage ses questions, ses doutes, ses batailles. Il ne demande pas grand-chose, juste la vérité. Cette vérité, il va la réclamer à cor et à cri, et sera épaulé par la communauté internationale. Évidemment, c'est loin d'être apprécié par les successeurs du régime.
J'ai été bouleversée par cette lecture. Bouleversée par le récit cathartique et libérateur de l'auteur. On sent qu'au fur et à mesure de l'écriture, l'auteur s'apaise (sans se résigner). Bouleversée par l'écriture sobre et simple, sans jamais tomber dans le larmoyant, alors que bon sang la situation s'y prête ! Bouleversée.
Ce livre est nécessaire. Nécessaire pour propager la voix de son auteur. Nécessaire pour que le monde prenne connaissance d'une situation. Nécessaire pour donner une infime visibilité à tous les destins brisés, tous les destins fauchés par le régime de Kadhafi. Un livre nécessaire.
Au plaisir.