MORIARTY T.1, Ryosuke TAKEUCHI, Hikaru MIYOSHI

MORIARTY T.1, Ryosuke TAKEUCHI, Hikaru MIYOSHI
Deux frères orphelins sont accueillis dans la famille Moriarty, grâce aux ambitions cachées du fils aîné Moriarty, Albert. Ce dernier abhorre l’aristocratie à laquelle il appartient et le système social qui régit la société britannique. Albert a vu en l’aîné l’intelligence et le charisme dont il avait besoin pour accomplir son rêve de nettoyer la société de ces « êtres inutiles et sales ». Albert propose de leur offrir sa richesse et son influence à condition que les garçons mettent leur intelligence au service de son rêve. 13 ans plus tard, à côté de leurs activités officielles, les frères Moriarty sont devenus des « conseillers privés ». Avec William à leur tête, ils aident les gens du peuple, victimes d’injustices, à se venger des riches qui les ont fait souffrir. Leur sanction est impitoyable, car la punition qu’ils infligent n’est autre que…la mort !
MORIARTY T.1HIKARU MIYOSHI (dessin), RYOSUKE TAKEUCHI (scénario)PATRICK HONNORÉ (traducteur)EDITIONS KANA22 JUIN 2018THRILLER, SOCIÉTÉ
MORIARTY T.1, Ryosuke TAKEUCHI, Hikaru MIYOSHI
Professeur Moriarty. Figure du diable, enfant terrible menant à mal le parcours de Sherlock Holmes. De ce héros, de ces deux personnages, j’avoue n’en connaître que des bribes. Ma seule lecture d’un ouvrage d'Arthur Conan Doyles se résume au Chien des Baskerville ; roman où Moriarty est encore absent. Seule la série de Steven Moffat et Mark Gatiss, intitulée Sherlock me sert de base, de réceptacle à idées concernant celui qu’on affuble de termes tels que psychopathe ou sociopathe. 
Un manga à propos de Moriarty ?D’un méchant ? D’un coquin doté d’une intelligence hors norme ?Je sautille, je dis oui, me voici! 
MORIARTY T.1, Ryosuke TAKEUCHI, Hikaru MIYOSHIWilliam et Louis, ils sont deux. Orphelins. Marmots largués aux mains étrangères. Curieux bambins au coeur d’une plèbe illettrée. Ce sont leurs connaissances qui assurent l’extraction à la misère. Albert. Aîné de la famille Moriarty se prend d’affection pour les compères, leur offre une présence, une place à sa demeure  - devenir une famille. La main tendue n’est pas blanche d’innocence. Pacte que signent les trois. Haine vorace, haine partagée qu’ils projettent et usent. La première partie du manga présente les racines du personnage, tend à démontrer la formation de celui qu’on connaît adulte. Pas un fou. Pas un mégalo aux volontés destructrices. Juste une idée, une détermination de base bienfaitrice. 
Ville et campagne. Richesse et pauvreté. Le manga instaure des différences, creuse les fossés, tend à démontrer toute l’animosité de William à l’encontre d’une strate qu’il méprise ; la noblesse. Prenant vie au coeur du XIXe, les différences sociales en Angleterre sont grandes, calamiteuses. Richesse ponctionnant le plus pauvre, l’abreuvant de boue. Des riches, il souhaite la punition. 
La seconde partie du manga présente un bond dans le temps, une ellipse de treize années. Les trois frères ont abandonné la ville pour la campagne ; Durham. Commencent alors les manigances de William, cette volonté d’éradiquer les gredins. La punition est son mot. Abattre le couperet à la nuque des voleurs, tricheurs, menteurs. William, représenté sous des traits doux, parfois séducteur jamais hystérique. A plusieurs reprises, un tableau de William Blake est crayonné, celui appartenant à la série des Grand Dragon Rouge. Un fait qui m'interpelle, me réjouit. Bonheur de voir de l’art entre les pages d’un ouvrage de fiction. La toile fait alors écho aux paroles de William, de celui qui se veut en lutte contre la médiocrité, contre le diable incarné de nobles embourbés à leurs médisances. Un sauveur.
Un premier tome sans répit, qui laisse présager une suite intéressante.
Les regrets se figent sur une impression de lecture trop rapide. Des informations qui valsent. Des détails qu’on ne prend pas le temps de mener. Je m’ouvre seulement aux mangas, y connaissant de nombreux titres mais en ayant lu que très peu pour le moment. Peut-être que cette rapidité est propre à chaque série, comme c’est parfois le cas avec les bd’s qui exposent le minimum d’un scénario, ayant la contrainte du nombre de pages.